Si l'on regarde d'abord le critère de la croissance, c'est zéro en deux ans et demi. Ou plutôt, 0,3% seulement de progression du PIB. C'est une trajectoire qui est dans la continuité de Nicolas Sarkozy. En réalité, la France est en croissance nulle depuis fin mars 2011. Ce n'est pas brillant, mais c'est un peu mieux que la zone Euro, qui est à -1% depuis 2012.
Le paradoxe, c'est que si la France fait un peu moins mal que ses voisins en matière de croissance, elle fait beaucoup plus mal sur le chômage (le pays a enregistré 509.000 chômeurs de plus en deux ans et demi), alors que le taux de sans emploi baisse en Espagne, au Portugal, en Allemagne et au Royaume-Uni. Chez nous, pour la première moitié du mandat, c'est 560 chômeurs de plus chaque jour.
Côté finances publiques, c'est mauvais aussi. Notre déficit n'a quasiment pas changé entre 2012 et 2014, alors que partout ailleurs, il a été réduit. Nous sommes même l'un des très rares pays où ce déficit augmente légèrement entre 2013 et 2014. Conséquence : notre dette a progressé plus que dans la zone Euro en moyenne (159 milliards d'euros de plus entre l'élection de François Hollande et le 1er juillet dernier). Cela fait 200 millions d'euros de dette supplémentaire chaque jour.
On a aussi vu les impôts augmenter fortement. Si on fait le hit parade des premiers ministres qui ont le plus taxé le pays depuis un quart de siècle, c'est Jean-Marc Ayrault qui occupe la première place. C'est le paradoxe de cette mi-quinquennat. On n'a jamais autant augmenté les impôts, et pourtant le déficit ne s'est pas réduit. En fait, l'impôt rentre moins bien que prévu à cause de la croissance zéro.
À l'évidence, François Hollande a sous-estimé la crise pendant la campagne et la première année de son mandat. Il imaginait que la croissance allait revenir presque mécaniquement. D'où le choix d'augmenter les impôts, qui en réalité cassait la confiance et la croissance.
C'est peu vraisemblable que les réformes engagées produisent leurs fruits. Mais les choses pourraient aller mieux quand même pour une autre raison qui ne doit rien au gouvernement : la baisse de l'euro. C'est bon pour le "made in France" et ça devrait accélérer un peu l'activité si cette baisse se poursuit.
L'économie, c'est bien sûr le résultat d'une politique. Mais c'est parfois aussi aléatoire que la météo.
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