Dès qu'Arnaud Montebourg a le dos tourné, les joyaux de la couronne, fichent le camp à l'étranger. C'est un groupe turc qui rachète la fameuse marque française BN, ainsi que Delacre, pour 2,5 milliards d'euros. Yildiz est évidemment peu connu en France. C'est pourtant un groupe agro-alimentaire de premier plan, qui devient ainsi le troisième mondial du biscuit, avec 71 usines dans le monde. C'est lui qui avait déjà racheté Godiva, le chocolat des Belges.
Les Turcs s'intéressent à la France, mais aussi à l'Europe. Le groupe United Biscuits, qui possédait jusqu'ici BN, y est très présent, en particulier au Royaume-Uni. Si les acquisitions se multiplient dans le secteur, c'est à cause de l'uniformisation des goûts et des habitudes alimentaires sur la planète, qui rendent possible la mondialisation des marques. Il subsiste des particularismes, bien sûr. On mange, par exemple, plus ou moins sucré selon les pays. Mais le marché de masse s'est internationalisé.
Ces entreprises émergentes qui prennent pied chez nous sont de plus en plus nombreuses. Il y a quinze jours, c'était les scooters Peugeot qui étaient rachetés par un Indien, Mahindra. Ou encore les ordinateurs IBM, désormais propriété d'un Chinois, Lenovo, tout comme les voitures Volvo. Pendant longtemps, c'était les Occidentaux qui investissaient massivement chez les émergents, en rachetant leurs entreprises. Depuis quelques années, les flux se sont inversés : ce sont les émergents qui font leurs emplettes chez nous. Ils ont beaucoup de cash, grâce à la forte croissance chez eux. Ils se mondialisent à leur tour.
Depuis quelques années, ce sont les pays émergents qui font leurs emplettes chez nous
François Lenglet
La Biscuiterie Nantaise est une société familiale crée en 1896. Le casse-croûte BN est apparu en 1922. L'entreprise décolle avec les Trente Glorieuses et l'essor de la consommation. Rachetée à la fin des années 60 par un Américain, elle changera alors plusieurs fois de propriétaires, ballottée par la mondialisation progressive du secteur, pour aboutir dans les mains de deux fonds d'investissements, Blackstone et PAI, les derniers propriétaires en date, qui l'ont revendue aux Turcs.
Société familiale, puis filiale de groupe américain, puis propriété de fonds d'investissement, puis d'un groupe émergent : on retrouve à travers l'histoire de BN toutes les étapes du capitalisme moderne.
À court terme, cela ne changera rien pour les produits et pour les salariés des usines françaises qui produisent le BN. Le groupe possède deux usines en France, avec plusieurs centaines de salariés. Le problème, c'est après. En cas de difficulté, une entreprise a toujours tendance à vendre ou à fermer les usines qui sont loin de son siège, celles de la périphérie. C'est pour cela que c'est important de conserver, si possible, le contrôle des entreprises françaises.
C'est pour cela, d'ailleurs, que le gouvernement Villepin a montré les dents lors du projet de rachat de Danone par l'Américain Pepsi, en expliquant que le yaourt était stratégique. Le yaourt est stratégique, mais pas les choco BN : allez comprendre...
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