Le marché de l'automobile français en pleine stagnation
REPLAY / ÉDITO - L'industrie automobile a enregistré un taux de croissance de près de -2% en 2014. Cette situation n'ira pas en s'améliorant l'année prochaine.
Stop ans start. L'automobile peut-elle repartir en 2015 ? On attend les chiffres des immatriculations pour décembre dans les prochains jours. On sait déjà que l'année 2014 n'aura pas été un grand cru.
Soyons honnête, cela ne va pas rebondir en 2015. Nous n'achetons plus de voitures neuves. Avant la crise de 2009, il y avait environ 7% de la population qui achetait une voiture neuve. Aujourd'hui, il n'y en a plus que 3,5%. L'acquéreur d'un véhicule neuf a majoritairement plus de 50 ans car, avant, il choisit un modèle d'occasion.
L'effet "Tequila Sunrise"
Le marché ne repart pas, car la voiture est devenue trop chère aux yeux des clients. Le succès des locations longues durée ou du co-voiturage le prouvent: aujourd'hui, posséder sa voiture n'est plus une fin en soi pour les habitants des villes notamment.
Il n'y a pas eu d'effet booster sur les ventes dans les mois qui ont suivi le dernier Mondial de l'automobile de Paris. Le marché est victime de l'effet "Tequila Sunrise", un cocktail avec plusieurs tranches de couleurs.
Posséder sa voiture n'est plus une fin en soi pour les habitants des villes, notamment
Martial You
En bas, le low cost arrive à tirer son épingle du jeu. La seule marque qui progresse chaque année, c'est Dacia. C'est sans doute parce que le low cost marche que Renault va tester prochainement "l'ultra low cost", avec des modèles destinés à l'Inde, à 3.500 euros. Il s'agit de modèles fabriqués au Maroc, ce qui laisse imaginer que le groupe testera aussi ses produits en France comme il l'avait fait pour la Dacia.
En haut du cocktail, vous avez le haut de gamme qui continue à trouver sa niche de clients aisés, prêts à mettre beaucoup d'argent dans des petits modèles, comme la Mini ou l'Audi A1, ou dans des crossovers, des 4x4 de ville.
Entre ces deux extrêmes, le marché ne bouge plus. Or, c'est celui sur lequel les marques françaises étaient positionnées depuis toujours.
Les acheteurs pratiquent le "downsizing"
Il n'y aucune chance que le marché redémarre dans les prochains mois. Nous sommes dans une période de transition.
La réalité, c'est que ceux qui achètent une voiture neuve font du "downsizing" depuis la crise : ils achètent une 308 très bien équipée, alors qu'avant ils achetaient le modèle au-dessus (une 407, par exemple). Ils ont quand même réduit leur budget.
En temps de crise, les Français restent attachés aux marques tricolores
Martial You
On ne veut plus dépenser pour son automobile. Pour une voiture neuve vendue, vous avez cinq voitures d'occasion qui changent de propriétaire. Le parc vieillit, avec des véhicules qui ont plus de huit ans en moyenne.
Heureusement - c'est quand même le plus rassurant dans ce tableau -, en temps de crise les Français restent attachés aux marques tricolores, qui ont vu leurs part de marché progresser cette année (autour de 55%). Pourtant, moins d'un modèle sur deux vendu sous le logo de Renault, Peugeot ou Citroën, est fabriqué dans l'hexagone.
