L'or noir a perdu plus d'un tiers de sa valeur depuis l'été. Lundi 1er décembre, il est passé en-dessous de 70 dollars. Plusieurs causes se conjuguent. Il y a la faiblesse de la croissance mondiale. D'abord, avec le ralentissement de l'économie chinoise, qui consomme donc un peu moins. Ensuite, il y a le mauvais état de la zone euro qui, elle aussi, dévore un peu moins de pétrole. Voilà pour la demande.
Côté offre, au contraire, on a une surproduction, avec l'exploitation massive des pétroles de schistes aux États-Unis et au Canada, et l'utilisation de nouvelles techniques sur les gisements conventionnels. Moins de demande, plus d'offre, les prix chutent. On n'est pas près de manquer de pétrole sur la terre.
Les cours connaissent des variations étonnantes. Ce marché est hyper-sensible. Si l'offre et la demande sont déterminantes pour les cours, il y a d'autres facteurs qui jouent. La géopolitique d'abord. Dès que l'un des gros producteurs est en difficulté ou en guerre - l'Iran, l'Irak, etc -, tout le monde se met à acheter et les prix montent, dans la crainte d'une pénurie qu'on finit par provoquer artificiellement, avec ce comportement craintif.
Vous avez aussi la spéculation. Ce sont des investisseurs qui achètent le pétrole non pas pour le consommer, mais pour le revendre à meilleur prix. Ils ne touchent même pas les barils. Tout cela se fait par transactions électroniques, sans que le pétrole physique ait même été livré, parfois sans même qu'il ait été extrait du sol. Ce sont des contrats par anticipation. Ces flux financiers "parasitent" en quelque sorte les échanges, ils font bouger les cours encore davantage.
Ce sont des centaines de milliards qui vont changer de main, en allant des producteurs - dont les revenus s'érodent - aux consommateurs - qui voient leur pouvoir d'achat s'améliorer.
Les perdants, ce sont les pays producteurs : les pays du Golfe, le Nigéria, le Venezuela (qui était déjà au bord de la banqueroute), et la Russie, qui est littéralement en train de s'effondrer.
Les gagnants, ce sont les importateurs, au premier rang desquels la Chine, qui a une facture pétrolière de 500 milliards d'euros. Il y a ensuite l'Europe, et la France bien sûr. Au sein de ces pays, les gagnants, c'est l'industrie, qui consomme du pétrole, et l'automobiliste. Le litre de diesel est désormais en moyenne à 1,21 euro. Grâce à ces effets, on estime qu'une baisse de 25% du baril sur un an peut faire grimper la croissance de 0,5%. C'est déjà ça !
Pendant des années, les experts nous ont pourtant dit que le prix de l'énergie ne pouvait que monter. Ils se trompent sans cesse. À la fin des années 1990, le baril était à 10 dollars. Le journal économique le plus sérieux du monde, The Economist, fait alors sa "une" sur "le pétrole bientôt à 5 dollars" ?
L'or noir ne cessera de remonter, pour atteindre 147 dollars en 2008. Quand il était à ces niveaux stratosphériques, les économistes les plus sérieux pronostiquaient qu'il irait jusqu'à 200. En réalité, il va alors s'effondrer, pour tomber à 40 dans les semaines qui suivent, à cause de la crise.
Autrement dit, le marché du pétrole est facétieux. Et bien malin qui peut l'anticiper. En attendant, la France va profiter du répit qu'il nous offre.
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