Des soupçons de fraude autour du Renault Espace Diesel

La Renault Espace diesel peut avoir un niveau d'émission d'oxydes d'azote (NOx) allant jusqu'à 25 fois le niveau autorisé, quand on mesure à moteur chaud et non froid, selon l'ONG allemande Deutsche Umwelthilfe (DUH). Le constructeur automobile français a contesté les conclusions de cette enquête réalisés sur une Renault Espace diesel 1 litres 6 DCI. Quelques semaines après le scandale des test frauduleux de Volkswagen, les études menées par l'Université de sciences appliquées de Berne, en Suisse, ont fait ressortir des niveaux d'émission de 13 à 25 fois supérieures aux 80 mg/km autorisés, un test faisant même état d'émissions à plus de 2.000 mg/km. 

C'est notamment lorsque le moteur est chaud, plutôt qu'à froid que les taux de certains polluants, les NOx seraient très élevés selon Juregen Rech, le directeur de l'ONG qui est à l'origine de ces contrôles. "Nous n'avons pas vu des émissions à un tel niveau depuis la fin des années 1980, avec l'adoption de limites européennes d'émission. Il est incroyable que des voitures soit-disant modernes, qui polluent l'air ainsi, soient sur les routes", affirme Axel Friedrich, expert des transports.

Renault est embarrassée par personne

Dans un communiqué, le constructeur français a aussi estimé que "les procédures d'essai utilisées par l'Université de Berne ne sont pas toutes conformes à la réglementation européenne et présentent des variations importantes de résultats qui, comme indiqué dans le rapport, nécessitent "des mesures complémentaires" et ne sont donc pas conclusives".

L'Espace respecte les normes et la règle martèle le constructeur. C'est encore une fois le décalage entre les tests en laboratoire, qui servent pour l'homologation, et la réalité qui est pourtant montrée du doigt. L'affaire est embarrassante pour l'ancienne entreprise de Carlos Tavares puisque la Renault Espace diesel 1 litres 6 DCI représente 80% des ventes du modèle phare de Renault en France.