Si l'on vous dit qu'aujourd'hui la baguette a la même valeur qu’en 1984, vous ne le croiriez probablement pas. Et pourtant, comme il y a trente ans, elle vaut 3 minutes du salaire net horaire moyen d’un Français. C’est-à-dire 3 minutes de 16,18 euros aujourd'hui, contre 6,89 euros à l'époque.
Le poulet de un kilo valait 27 minutes de labeur en 1984. Il n’en exige que trois de plus actuellement. Le litre d’huile arachide, qui exigeait 18 minutes, n’en demande plus que 14.
Dans le temps, la valse des étiquettes nous fait souvent perdre de vue la relation entre pouvoir d’achat et le prix d’un bien ou d’un service.
La grande leçon de cette étude comparative, c’est moins l’évolution des prix que celle, radicale, de la structure de notre consommation, c’est-à-dire de notre mode de vie.
D'abord, on mange différemment. L’alimentation c’était l’élément central du budget familial de la génération précédente. Elle ne pèse plus que 18%.
Côté habillement, c'est beaucoup plus relâché qu’il y a 30 ans. C'est devenu, sous la pression à la baisse des producteurs d’Asie, un poste quasi-anecdotique. Il ne faut plus qu’une heure de travail pour une paire de chaussures.
Le litre d’essence ne coûte que 5 minutes d’activité, contre 9 minutes en 1984
Christian Menanteau
En revanche, des consommations nouvelles sont apparus. En premier lieu, les télécommunications. Ce budget était quasi-inconnu en 1984. Il pèse désormais très lourd. C'est aussi le cas des loisirs. Les 35 heures et les RTT captent 11% de notre dépense globale.
Les déplacements aussi se sont allégés. Si la voiture est plus chère en temps de travail aujourd'hui qu’il y a 30 ans, en revanche le litre d’essence ne coûte que 5 minutes d’activité contre 9 minutes en 1984. Évolution sociologique, mondialisation, nouvelles technologies : tout cela a chamboulé nos dépenses.
Il y a quand même des produits qui ont flambé. On a pris deux énormes claques ces 30 dernières années. La plus violente concerne l'immobilier. Se loger absorbe aujourd'hui un tiers de nos budgets. Si le nombre de propriétaires ne cesse de croître, c’est au prix d’efforts de plus en plus lourds.
Si le nombre de propriétaires croît encore, c’est au prix d’efforts très lourds
Christian Menanteau
En 1984, il fallait cinq ans de salaire moyen pour une maison de 120 mètres carrés. Il faut désormais neuf ans et sept mois pour la même surface. Dans la foulée, les services liés à la maison (eau, assurance, réparations, taxes...) ont flambé.
La seconde claque, c’est celle de la fiscalité, directe et indirecte. En 1984, le taux de prélèvement obligatoire était inférieur à 40%. Il dépasse aujourd'hui 46%.
Sur ces deux terrains qui déséquilibrent réellement notre pouvoir d’achat, on peut avoir un vrai coup de nostalgie.
15/20 à la jeune société de biotechnologie Trophos. Elle vient d'être rachetée par le suisse Roche, ce qui est banal. Ce qui l'est moins, c'est que 270 des 700 millions de la transaction devraient finir dans les caisses de l'AFM Téléthon, qui a financé ses premiers pas. Grâce à cette opération, l'association récolte autant que les trois derniers Téléthon.
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