Béatrice Guéritaud, réparatrice de clarinettes : "C'est de la plomberie de luxe"

Cela fait huit ans maintenant que Béatrice Guéritaud a créé son atelier, situé à deux pas du conservatoire Hector-Berlioz. "Je suis spécialisée en clarinette parce que je suis clarinettiste", explique-t-elle d'entrée. "Quand on joue soi-même de l'instrument, qu'on est instrumentiste, on a moins de difficulté à comprendre les musiciens à très haut niveau", poursuit-elle. Elle ajoute : "Si on le souffle simplement pour vérifier son état, on ne connaît pas ses secrets".

Son savoir-faire attire des clarinettistes de toute la France, et aussi du monde entier : des Canadiens, des Américains ou des Australiens. "Le plus gros de mon chiffre d'affaires vient de la vente, mais ce qui permet d'attirer et de vendre c'est de réparer (...) Derrière je répare, je restaure, j'entretiens bien, et c'est pour cela qu'on achète chez moi", affirme Béatrice Guéritaud.

Sur son établis trônent des pinces, des limes, des emporte-pièces, à côté de la polisseuse et du tour à bois. "Une clarinette c'est un peu plus comme une bagnole que comme un violon : ça se révise régulièrement, car il y a beaucoup de mécanique dessus qui peut prendre du jeu, qui peut s'encrasser, qui peut se gripper (...) C'est un peu de la plomberie", explique notre artisan.

Dès l'école primaire, elle était dans une classe musicale à horaire aménagée à Versailles, avec cours le matin et musique l'après-midi. Ensuite, elle a obtenu son CAP à l'Institut technologique des métiers de la musique, au Mans. Avant d'ouvrir son atelier à l'âge de 22 ans. Pour la rentrée ou l'année prochaine, Béatrice réfléchit à recruter un apprenti. Mais l'heureux élu devra savoir jouer de la clarinette.