Les experts de l'Institut des études de guerre évaluent les réserves potentielles de cette organisation à 2.000 milliards de dollars. Ce sont les fruits de ce magot qui alimentent et entretiennent les réseaux implantés en Europe. Il faut en effet beaucoup d'argent pour se déplacer de pays en pays, disposer de logements relais, se fournir en armes et explosifs tout en étant en marge de l'économie réelle et sans apparaître sur les radars de la police. Frapper au portefeuille de Daesh va donc être l'un des axes majeurs de la lutte contre le terrorisme. C'est ce qu'a commencé à faire l'aviation française en bombardant des installations pétrolières aux mains de cette organisation.
Daesh contrôle vingt puits de pétrole (treize en Irak et sept en Syrie). L'organisation a la main sur 60% de la production syrienne et 10% de celle de l'Irak. Elle en tire 2 à 3 millions de dollars par jour. C'est beaucoup, mais très insuffisant pour alimenter ses actions. C'est pour cela que derrière la proclamation du Califat se dessine la volonté d'une main mise sur l'ensemble des ressources des zones conquises militairement. De fait Daesh contrôle 40% de la production de blé et 57% de celle de l'orge. Ils ont par ailleurs pillé les réserves des banques et ils rançonnent tous les mouvements. On parle de 1.000 dollars par camion, entre l'Irak, la Syrie, la Jordanie et probablement la Turquie.
Très schématiquement, le pétrole assure 40% des recettes ; le gaz, 15% ; les extorsions diverses, autant. Le solde provient des cimenteries, des phosphates et des produits agricoles.
Ces terroristes font leurs affaires en priorité grâce aux vingt-quatre banques qu'ils ont saisies en Irak et en Syrie. Pour peu qu'elles soient connectées à des établissements amis du Golfe qui ont pignon sur rue - et certaines le seraient -, il est quasi-impossible, en l'état actuel, de retracer le parcours de leurs transactions. Ensuite, ils réussissent à faire du business par la multitude de leurs réseaux d'échanges, notamment vers le grand voisin Turc qui joue double, voire triple jeu, et qui leur permet d'écouler en contrebande pétrole et matières premières, avec retour armes, produits de consommation courante et médicaments.
Techniquement, un embargo est faisable. Concrètement, c'est délicat en raison des jeux politiques très troubles des puissances locales. Pour être réellement efficace, il faudrait un blocus financier conjoint et très déterminé de Washington, des pays du Golfe et de l'Europe. On n'y est pas encore.
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