Nouveau succès pour Airbus et cette fois c’est la division hélicoptère qui remporte un gros contrat, en Pologne. On parle de contrat de la décennie. C’était en tout cas l’un des marchés le plus disputé et le plus symbolique de ces dernières années: près de 3 milliards d'euros, pour lequel Airbus était tout sauf favori. D’abord parce que Varsovie a toujours, depuis la chute du mur de Berlin, privilégié les fabricants américains pour renouveler son matériel aéronautique. Ensuite parce que nos relations avec la Pologne sont polluées par le dossier Mistral. Ces deux navires de guerre très sophistiqués destinés à la marine russe et à la livraison desquels Varsovie est très opposée.
Cette commande de cinquante hélicoptères multi-missions est donc à la fois une surprise et une grande première. Avec son modèle Caracal, le constructeur franco-allemand s’impose sur un marché jusqu’ici dominée par l’américain Sikorsky et l’italien AugustaWestland. A priori il n’y a pas de faveurs ou de bottes secrètes. Mais plus simplement trois facteurs bien ordonnés.
Le premier c’est la qualité de l’appareil. Le Caracal qui a remporté la mise est un hélicoptère de haute technologie et avec lequel on peut faire du sur-mesure. Il a une vertu supplémentaire : il a été éprouvé avec succès en situation de combat réel. En Afghanistan, en Libye et en Afrique de l’Ouest. Des théâtres très variés où il a rempli son cahier des charges.
Le deuxième facteur : les compensations industrielles. Airbus va créer une unité de production sur place. Il sera accompagné du motoriste Turbomeca qui va lui aussi installer une ligne d’assemblage de turbines sur place. Indispensable face à Sikorsky qui emploie déjà 10.000 personnes en Pologne pour y assembler son Back Hawk, celui que l’on voit dans tous les films hollywoodiens et à l’italien Augusta qui fabrique sur place un hélicoptère de sauvetage et de surveillance. Enfin, le troisième ingrédient de la recette, le lobbying du ministre de la Défense. Jean-Yves Le Drian est allé une quinzaine de fois rendre visite à son homologue polonais. Un vrai boulot de VRP.
Il est d’autant plus important qu’il tombe à point nommé. Outre l’effet vitrine, Il va permettre de regarnir un carnet de commandes qui commençait à se faner : le constructeur de Marignane qui n’a vendu que 402 appareils l’an dernier renouvelle son carnet de commandes et sécurise son plan de charge industriel et ses emplois.
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