Une nette amélioration du trafic ferroviaire est attendue mardi 10 avril. La circulation reprendra progressivement, après la fin des deux jours de grève des cheminots, mais restera légèrement perturbé sur les lignes Intercités et régionales, a indiqué lundi la SNCF. Les TGV et les trains internationaux circuleront normalement mardi. Sauf pour les Ouigo, seulement 1 train sur 2 sera en circulation. En Ile-de-France, 4 Transiliens sur 5 en moyenne devraient fonctionner, et le trafic des RER A et B sera "normal".
La SNCF prévoit de légères perturbation sur le RER C avec 3 trains sur 5, et 2 sur 3 sur le D. Par ailleurs, 4 TER sur 5 circuleront en moyenne, et 3 Intercités sur 5. Selon les modalités retenues par les syndicats de cheminots, le mouvement de grève contre la réforme ferroviaire qui a fortement perturbé la circulation des trains dimanche et lundi sera suspendu pendant trois jours avant de reprendre vendredi et samedi.
Lundi, un quart des cheminots inscrits au planning étaient en grève en milieu de matinée, selon la SNCF. Mais les conducteurs (75% de grévistes) et les contrôleurs (71%) restaient très mobilisés.
L'Assemblée a donné son feu vert lundi soir au principe d'une nouvelle organisation de la SNCF en "société nationale à capitaux publics", au quatrième jour d'une grève toujours très suivie des cheminots et avant une reprise "progressive" du trafic prévue mardi. Au grand dam de la gauche de la gauche, les députés ont donné leur aval par 74 voix contre 20 à un amendement du gouvernement qui prévoit qu'à compter du 1er janvier 2020, "la société nationale à capitaux publics SNCF et ses filiales constituent un groupe public unifié".
Celui-ci sera soumis "aux dispositions du code de commerce relatives aux sociétés anonymes" et aura un capital "intégralement détenu par l'État". D'autres amendements qui restaient à examiner dans le cadre des débats en première lecture sur le texte, doivent autoriser le gouvernement à prendre par voie d'ordonnance dans un délai de 12 mois des mesures pour "fixer les conditions de création du groupe public" et ses "conditions de fonctionnement", notamment en matière de gouvernance.
A l'ouverture des discussions, la ministre des Transports Elisabeth Borne avait défendu globalement une réforme "impérative" et plaidé pour un débat "délesté des fantasmes et des contre-vérités qui le polluent", notamment sur le changement de statut qui n'est pas une privatisation. Vantant une réforme "pour les usagers", elle avait aussi récusé toute volonté du gouvernement de "passer en force".
Mais à l'unisson des syndicats, les Insoumis et communistes n'ont eu de cesse de monter au créneau contre la réforme, accusant respectivement le gouvernement de "vouloir porter à la ceinture le scalp" des cheminots ou de bâtir la réforme "sur des contre-vérités". Sur le statut de l'entreprise, "le modèle de ce gouvernement, c'est (Margaret) Thatcher relookée", a notamment commenté le communiste Sébastien Jumel, tandis que pour L'Insoumis Loïc Prud'homme, "c'est un premier pas vers la privatisation".
Nouvelle Gauche a aussi affiché ses "divergences" sur la dette, les investissements ou encore le statut des cheminots, le nouveau patron du PS, Olivier Faure, prédisant au gouvernement qu'il va "rencontrer la colère" des Français. En défense, plusieurs élus LREM ont appelé la gauche à "sortir des caricatures" ou défendu le "courage" de la réforme, Laurianne Rossi, ex-employée du groupe ferroviaire, dénonçant ceux qui voudraient "figer le train de la SNCF dans un passé de carte postale".
LR, pour qui la réforme n'est pas assez "courageuse", a aussi dénoncé "un texte bâclé", critiquant à l'instar de la gauche la méthode avec des amendements du gouvernement "arrivés en catimini". Peu avant l'ouverture des débats en première lecture, plusieurs centaines de cheminots et sympathisants s'étaient rassemblés non loin du Palais Bourbon, pour défendre "l'avenir du service public ferroviaire".
"Cheminots en colère" ou "ça va péter !", scandaient les manifestants, chasubles aux couleurs de leurs syndicats (CGT, Unsa, Sud, CFDT, FO) sur le dos. Environ 300 d'entre eux sont ensuite partis en manifestation sauvage vers la tour Eiffel avant de se disperser. Des rassemblements et défilés ont aussi eu lieu à Lyon, Lille, ou Marseille.
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