Cette contestation va traverser les années 60 au moment où cette société de consommation s'impose dans le monde comme une sorte d'idéal. La société de consommation, c'est celle des désirs d'appropriation de biens matériels, d'un style de vie qui est la copie à peu près conforme de "l'American way of life", avec un monde transformé en supermarché et des citoyens qui deviennent tous des consommateurs.
En France, en 1968, on commence aussi à mesurer les limites de cet idéal. Les "baby boomers" forment une génération au départ privilégiée. Parce que dans son enfance, elle aura vécu aux temps des "4 P" : paix, prospérité, plein emploi et progrès.
Elle est la génération "argent de poche", qui lui aura permis d'acheter des 45 tours de la pop musique, des yéyé en France. Au point de devenir une cible marketing et un acteur économique de poids. Mais elle découvre que le temps des "4 P" n'est plus forcément pour elle.
Les étudiants, avec nombre de leurs professeurs, dénoncent les nouvelles aliénations. Ils parlent d'une "société industrielle de consommation dirigée par le marketing". Il y a un rejet de la manipulation de la vie par des forces économiques, par des multinationales. On perdrait finalement sa vie à la gagner.
Et ces thèmes deviennent d'autant plus actifs qu'en France, par exemple, le chômage réapparaît, et ne cesse de grimper. En 1967, il atteint déjà 170.000 inscrits. Le gouvernement crée par ordonnance, quasi en catastrophe, l'ANPE.
Georges Pompidou, premier ministre, confie à ses intimes : "Si un jour on atteint les 500.000 chômeurs, ce sera la révolution".
Les étudiants redoutaient d'être pris en ciseau entre une université au rabais, qui n'arrivait pas à rattraper les exigences du baby boom en termes d'investissement en locaux et en enseignants, et la menace du chômage, avec un marché du travail fragilisé.
Tout le monde avait en ligne de mire l'ascenseur social, qui permet de grimper d'une génération à l'autre. Beaucoup d'étudiants ont alors le sentiment d'appartenir à une génération en partie sacrifiée.
Aux États-Unis s'y ajoutent trois griefs : le refus de voir l'université travailler pour l'armée engagée au Vietnam ; la mise en cause des autorités universitaires qui freinent l'intégration des étudiants afro-américains ; enfin la réintroduction de la conscription en 1967, pour aller combattre en Indochine, a braqué les jeunes Américains.
Si la jeunesse sonne le tocsin, c'est parce qu'on découvre que la croissance a des limites, et que l'accumulation de biens ne fait pas à elle seule le bonheur.
Dans la nuit du 3 au 4 mai, de 1 heure à 4h30, les auditeurs ont pu revivre Mai 68 à travers les archives sonores de RTL et les témoignages de la nuit des barricades.
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