Le blocage des universités se poursuit, et s'oriente vers le blocage des examens. Plusieurs opposants à la loi Orientation et réussite des étudiants (Ore), qu'ils accusent d'instaurer une sélection à l'entrée de l'enseignement supérieur, ont à nouveau empêché la tenue d'examens lundi 14 mai.
Seule l'université de Nanterre était encore bloquée lundi matin selon le ministère de l'Enseignement supérieur, tandis que celle de Paris-8 l'était "partiellement". Certaines licences, Limoges, Marseille, Sorbonne-université, sont également bloquées, mais c'est "deux fois moins qu'il y a quinze jours", commente le ministère. "Les examens se tiendront, nous le devons aux étudiants", a assuré lundi la ministre Frédérique Vidal.
La contestation divise les syndicats étudiants, l'Unef (gauche) étant opposée à la loi, contrairement à la Fage, première organisation étudiante. L'Uni (droite), fustige de son côté "le laxisme du gouvernement" face aux blocages.
Lundi matin, environ 300 opposants à la loi Ore ont bloqué les deux campus de l'université Lyon-2, à Bron et en centre-ville, provoquant l'intervention des forces de l'ordre sur les quais. La présidente de l'université, Nathalie Dompnier, a annulé les partiels de la journée, estimant qu'ils ne pouvaient se dérouler "sereinement".
Mais après réflexion, et pour éviter tout nouveau blocage, l'université Lyon-2 a pris la décision d'annuler tous les examens sur table qui devaient se tenir jusqu'au 29 mai. La présidence a indiqué qu'elle communiquerait mardi 15 mai les détails sur les nouvelles modalités d'évaluation qui reposeront "à la fois sur le contrôle continu et des devoirs à la maison".
L'université Rennes-2, bloquée depuis le mois d'avril, a été quant à elle évacuée par les forces de l'ordre lundi 14 mai "dans le calme et sans incident", selon son président, Olivier David. Les étudiants les plus déterminés tentent malgré tout de poursuivre le mouvement en empêchant la tenue des examens.
Olivier David espère une "reprise rapide de l'activité (qui) doit nous permettre de redonner accès aux personnels à leur lieu de travail, aux étudiant.e.s à leur lieu d'études, et de préparer en priorité l'organisation des examens, prévus du 17 au 28 mai prochains".
À Sciences Po Rennes, où des examens devaient se tenir lundi matin, les étudiants ont été accueillis par des CRS qui filtraient les entrées du bâtiment, pour ne laisser entrer que ceux qui devaient composer. Mais les étudiants concernés "ont voté le boycott des examens dans ces conditions", rapporte Ouest France, entraînant l'annulation des examens prévus le matin.
La veille, 11 professeurs avaient signé un communiqué faisant part de leur refus de surveiller des examens dans ces conditions. "Nous ne rentrerons pas à l'IEP sous escorte policière, nous ne surveillerons pas les examens en présence des forces de l'ordre dans l'établissement."
Les examens prévus lundi pour environ 700 étudiants ont également été annulés à Marseille. Environ 60 à 80 jeunes bloquaient l'entrée du site universitaire de la Canebière, où avaient été délocalisées les épreuves de sciences.
Vers 9h, les forces de l'ordre sont intervenues pour les disperser. Un professeur venu faire passer des examens affirme à Libération avoir été bousculé et gazé par les CRS. Il affirme que si les épreuves avaient été annulées plus tôt "on aurait évité cette intervention d’une violence inacceptable", tout en prévenant qu'il n'assurera "plus aucune surveillance ni cours pour l’instant".
À Nantes, une cinquantaine d'étudiants ont tenté d'empêcher la tenue des examens avant d'être évacués par la police. Les épreuves se sont déroulées sous surveillance policière à l'extérieur et avec des agents de sécurité à l'intérieur, selon une source policière.
En région parisienne, plusieurs dizaines d'étudiants de l'université Paris 8-Saint-Denis, très perturbée depuis plus d'un mois, sont venus manifester, criant "pas de partiels sous contrôle policier" devant un centre d'examen de Saint-Ouen où étaient délocalisés des partiels de psychologie. Dix minutes avant le début de l'épreuve, des enseignants ont annoncé que le partiel était annulé et remplacé par des "devoirs maison".
Les examens de l'université de Nanterre, toujours bloquée, ont également été annulés la semaine précédente, après le blocage du site d'Arcueil où ils avaient été délocalisés. Le président de l'université affirme réfléchir à de nouvelles modalités d'examen.
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