C’est la plus importante acquisition de Microsoft, qu’on appelait naguère la "pieuvre Microsoft" : il s’agit du réseau social professionnel LinkedIn. Une entreprise américaine elle aussi, fondée dans la Silicon Valley il y a une quinzaine d’années, et qui permet à ses utilisateurs de mettre leur CV en ligne, d’échanger des informations sur les métiers et les recrutements, de contacter les recruteurs, de suivre le parcours professionnel de leurs contacts.
LinkedIn a aujourd'hui 430 millions d’utilisateurs dans le monde, dont 11 millions en France. C’est le plus gros réseau social professionnel. Il réalise 2,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, principalement en vendant aux entreprises de l’espace pour leur annonces de postes à pourvoir. Pour les utilisateurs individuels, LinkedIn est gratuit.
Microsoft, c’est le vendeur des logiciels de bureau, le traitement de texte Word, du tableur Excel, etc., qui sont les programmes informatiques parmi les plus utilisés. Leur pari, c’est de fournir demain un ensemble complet de services pour la vie professionnelle : non seulement des outils logiciels comme aujourd'hui, mais aussi un réseau social, pour les mises en relation, un service d’actualité spécialisée, qui vous enverra par exemple tous les nouvelles relatives au contrôle de gestion si vous êtes dans ce domaine, les nouvelles réglementations, l’actualité des grands cabinets, les mouvements des uns et des autres.
Ajouté à cela, il y aura aussi un service de formation individuelle à distance, puisque LinkedIn possède déjà une entreprise qui offre cela. Pour Microsoft, c’est l’occasion de devenir l’interlocuteur unique dans la vie professionnelle numérique, et d’exploiter une base de 430 millions de clients dont on connaît en détail le parcours professionnel et les centres d’intérêt.
Peut-on craindre la mainmise de Microsotf sur nos vies professionnelles ? Ces dernières sont déjà largement numérisées. L’essentiel des recrutements se font aujourd'hui sur Internet. Selon une enquête de L'Usine Nouvelle, 82% des recruteurs utilisent les réseaux sociaux pour trouver leurs collaborateurs. Ce n’est que le début. Il y a désormais des sociétés qui proposent aux recruteurs l’analyse de toutes les données numériques existant sur un candidat, pour évaluer son potentiel et son degré de compatibilité avec l’entreprise qui le cible.
Quant à la position monopolistique de Microsoft, on n’en est pas encore là. La concurrence se prépare, par exemple avec le nouveau service de Facebook, Facebook at work, lancé tout récemment, puisque le réseau social a fait du milieu professionnel l’un des axes de son développement.
Microsoft, Facebook : toujours des sociétés américaines. On avait bien un petit Français prometteur, le réseau social Viadeo. Il est parti plein d'entrain à la conquête du monde, en Chine particulièrement, où il s’est épuisé. Du coup, le fondateur est parti. Et voilà Viadeo recentré sur la France par ses nouveaux dirigeants, avec quelque 10 millions d’utilisateurs revendiqués. Avec l’objectif de se développer sur les petites entreprises. Un objectif modeste, mais il est vrai que se trouve là le principal gisement d’emplois.
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