L’œil dans le rétroviseur, c’est vrai que l’on voit des usines, des marques légendaires et des cohortes d’ouvriers à abandon. Entre 2008 et 2015, la France a détruit 446.000 emplois manufacturiers (165 par jour), tandis que l’Allemagne réussissait à en créer 129.000. Au total, 10% des entreprises industrielles ont disparu et la production a reculé de 8%. Une image bien grise.
Mais si on regarde vers 2017 et au-delà, le panorama s'éclaircit. Notre activité industrielle est aujourd'hui au plus haut depuis 2011. L’investissement va augmenter de 9% cette année, et l’emploi repart dans les ateliers et les usines. L’automobile a produit plus de 2 millions de véhicules fabriqués. Le transport, avec Alstom, croule sous les commandes, tout comme STX à Saint-Nazaire. Nos arsenaux, l’aéronautique, la chimie ou le luxe retrouvent des couleurs.
Si nos usines ont été à la peine cette dernière décennie, c’est du côté du poids et de l’instabilité fiscale et réglementaire qu’il faut en priorité se tourner. Notre coût global de main d'oeuvre a mutilé la compétitivité d’un "made in France" spécialisé dans le moyen de gamme et par capillarité l’investissement. Du coup, nos géants ont préféré investir à l’étranger. Nos PME et nos start-up les plus prometteuses ont souvent été croquées par les étrangers, et nous avons échoué à faire émerger ces entreprises de 200 à 5.000 personnes qui structurent un tissu industriel et qui font la force de l’Allemagne.
Notre coût global de main d'oeuvre a mutilé la compétitivité d’un "made in France" spécialisé dans le moyen de gamme
Christian Menanteau
Faut-il craindre que le match soit définitivement perdu ? Certainement pas. Nous avons trop d'atouts pour baisser les bras. D'abord parce que notre coût du travail industriel est désormais au même niveau qu’en Allemagne. Ensuite, aucun autre pays en Europe n’a autant d’entreprises dans le top 100 mondial.
Notre innovation est au troisième rang derrière USA et Japon. La créativité et l’excellence de nos ingénieurs sont reconnues. Nous disposons de la plus forte base de jeunes pousses technologiques après l’Amérique, comme on vient de le voir au Salon de la high-tech de Las Vegas.
On peut renverser la table avec trois ingrédients : un environnement moins corseté (c’est la responsabilité des politiques), une amélioration de la qualité du management de nos entreprises (c'est la responsabilité du patronat), et plus de confiance de la part de chacun de nous. Rien qui ne soit hors de portée.
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