"À présent, il faut ouvrir de nouvelles pistes. Le revenu universel, c’est-à-dire une allocation unique, ouverte à tous, à partir de 18 ans, pour remplacer la dizaine de minima sociaux existant, en est une", a écrit Manuel Valls mercredi 21 septembre sur sa page Facebook. Dans sa définition la plus courante, le revenu universel est une somme d’argent versée à chaque citoyen de façon inconditionnelle, qu’il travaille ou non, durant toute sa vie.
Peut-on imaginer cela en France ? À court terme, c’est peu vraisemblable. L’annonce du Premier ministre Valls est très politique. Il s’agit de donner une perspective pour l’après 2017. C’est un thème possible pour le candidat socialiste, quel qu’il soit, lors de la prochaine campagne électorale présidentielle. Car l’idée est dans l’air. Ce revenu universel est expérimenté en Finlande, dans certaines villes des Pays-Bas et dans l’État américain d’Alaska.
L'avantage ? Simplifier la gestion des neuf minimas sociaux en France (le RSA, le minimum vieillesse, l’allocation pour adulte handicapé, etc.), qui comptent pour 25 milliards d’euros chaque année. Chacune de ces indemnités est attribuées par une administration spécifique, qui a ses propres critères pour accorder ou non l’allocation. C'est un bazar inextricable que le gouvernement n’est pas parvenu à simplifier, malgré ses intentions.
Vous souhaitez télécharger le formulaire de demande du RSA ? Il y a sept pages de cases à cocher, et en particulier trois pages pour évaluer les ressources du demandeur sur les trois mois précédent. Inouï. Car il y a pas moins de 45 sortes de revenus possibles qui sont mentionnés sur le formulaire. Exemple : "Revenus salariés nets perçus avant saisies ou retenues, y compris CEC, CAE, CIE, CAVA". Comprenne qui pourra. Ou bien encore l’improbable "revenus de CIRMA ou CAV ou CUI". Honnêtement, il faut un conseiller technique pour remplir ce formulaire.
Dans sa version ambitieuse, ce revenu universel serait versé à tous les Français, et pas seulement aux titulaires des minimas sociaux. Mais c’est aussi la version la plus coûteuse. On imagine mal qu’un gouvernement trouve tous cet argent. Ou alors il faudrait supprimer toutes les aides sociales en contrepartie (les allocations familiales, les allocations logement, la retraite de base, etc.) pour recycler les crédits. Ça serait alors une tout autre affaire.
L'autre avantage ? Éviter que ceux qui travaillent soient pénalisés par rapport à ceux qui vivent des allocations. Les salariés, quels que soient leurs gains, conserveraient le revenu universel, exactement comme tous les autres Français. Aujourd'hui, il subsiste encore des situations, en particulier pour les mères célibataires, où la reprise du travail peut, sinon coûter de l’argent, au moins ne pas en rapporter suffisamment.
D'autres encore y voient une façon d’indemniser les travailleurs non qualifiés qui seraient des victimes permanentes des chocs technologiques, avec une sorte d’allocation chômage à vie. Une idée curieuse, alors que le bon sens commanderait plutôt d’utiliser l’argent pour former les victimes de ces chocs, afin d’augmenter leurs chances de trouver un travail.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte