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Le Brexit, un danger pour les PME françaises
ÉDITO - Une étude du ministère de l'Économie inquiète nos PME qui font du commerce avec la Grande-Bretagne.
Des employés au sein d'une entreprise (illustration)
Crédit : ERIC PIERMONT / AFP
Au fil des tensions sur la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne, les hypothèques qui pèsent sur nos entreprises qui commercent avec ce pays grandissent. Même si un brouillard très britannique enveloppe les débats, on recense déjà trois obstacles qui peuvent lourdement handicaper nos exportateurs. Le premier est commercial : ce sont les droits de douane. Bercy incite nos entreprises à se préparer à une taxe d'au moins 10% sur leurs productions. Une charge qui se retrouvera dans leurs prix de vente et affaiblira leur compétitivité.
Le deuxième point est logistique : nos sociétés vont devoir réintroduire des procédures de passage en douane. Avec des délais coûteux. Entre autres, parce que les heures d'attente sont, pour les opérateurs français, comptées en heures de travail. Le troisième volet est administratif et légal. Londres pourrait unilatéralement changer touts les règles de certification des produits, mais aussi les normes sanitaires, de sécurité ou d’environnement.
Au total ce sont autant de barrières nouvelles, pas évidentes à surmonter, principalement pour les PME exportatrices de l'agroalimentaire, de la chimie, de l'optique ou de la pharmacie, qui devront alors rebâtir des offres spécifiques pour le seul marché britannique. La crainte de Bercy, c'est un coup d'arrêt de nos échanges vers la Grande-Bretagne.
Londres est notre cinquième client mondial
Si le ministère est en alerte, c'est que le choc serait d'autant plus brutal que la Grande-Bretagne est le meilleur client de notre commerce extérieur. Dans un océan de déficits (probablement plus de 50 milliards cette année), Londres est notre cinquième client dans le monde. Et c'est surtout celui avec lequel notre excédent commercial est le plus favorable : 13 milliards d'euros.
Le détail nous montre l'importance de ce marché : 7% des fabrications et 11% de nos services exportés traversent la Manche. Cela dit, il y a quand même un bon volet dans ce dossier : nous aurons l'opportunité d'aller Outre-Manche siphonner les grandes et moins grandes entreprises qui ne peuvent se couper de l'Union européenne, le premier espace commercial du monde. C'est ce type d'opérations que préparent activement des chefs d'entreprises, notamment ceux des Hauts-de-France qui sont allés exposer leur atouts ce week-end à Londres.
Les plus
- Bercy prépare une surtaxe exceptionnelle des grandes entreprises pour pallier la censure de la taxe sur les dividendes.
- La famille Peugeot veut profiter de l'engouement des Français pour le bricolage : la célèbre marque d'outils va faire un retour en force sur ce marché.
La note du jour
14/20 à Tesla. Le constructeur américain de véhicules électriques va s'implanter en Chine, mais sans accord de partenariat avec un industriel local. Une grande première depuis 1990.
