Carrefour, entre fermeture de magasins et ouverture dominicale
ÉDITO - Carrefour, le champion européen de la grande distribution, cherche un nouveau modèle de développement. Les supermarchés sont à bout de souffle.
Est-ce la fin des grandes surfaces ? Certainement pas sur le fond. Mais les hypermarchés de 10,15 voire 20.000 mètres carrés, qui se sont imposés comme nos temples de la consommation depuis les Trente Glorieuses, sont à bout de souffle. Carrefour, le numéro un du secteur, réalise encore, avec 11.935 magasins de toutes tailles, 85 milliards d'euros de chiffre d'affaires annuel dans le monde. Mais sur ses terres, dans l'Hexagone, son activité affiche des résultats médiocres : une activité en hausse de 0,3% seulement. À ce rythme, il lui sera difficile de se maintenir dans une course de plus en plus compétitive.
Trois raisons sous-tendent cet immobilisme commercial. D'abord, le désintérêt croissant des Français pour les hypermarchés. Ensuite, les nouveaux modes de consommation (on valorise des produits moins industriels, les circuits courts, etc.). Enfin et surtout, la quasi-totalité des grandes enseignes sont victimes des grandes plateformes de ventes en ligne. La puissance technologique, financière et commerciale ahurissante d’une entreprise comme Amazon bouleverse l'ensemble des données de ce secteur. Amazon et ses suiveurs ont définitivement gagné la bataille du commerce non-alimentaire. Et comme ils sont insatiables : ils prennent pied dans celui de l'alimentation.
Amazon et ses suiveurs ont définitivement gagné la bataille du commerce non-alimentaire
Christian Menanteau
C'est le danger principal pour les grands distributeurs. Un groupe comme Carrefour réalise 83% de son chiffre d'affaires dans l'alimentaire. Ce secteur stratégique est la dernière tranchée. Pour consolider sa résistance, ses dirigeants misent tout sur l'alimentaire. La récente campagne sur les semences de fruits et légumes "interdits" en est le symbole.
Mais cela ne suffira pas. Il faut donc s'attendre à une vague de fermetures des magasins les moins rentables, les plus difficiles à moderniser ou ceux qui n'attirent pas un personnel très qualifié capable de maîtriser les codes et techniques de la vente par Internet.
Enfin, dernière idée : l'ouverture des enseignes tous les dimanches matins. Un concept qui divise la profession. Carrefour le demande. Leclerc, son challenger, ne veut pas en entendre parler. La grande distribution française va profondément changer dans les années à venir. Si elle devait se recentrer vers l'alimentaire, se posera alors la question de ses relations avec le monde agricole.
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11/20 à la poupée Barbie. L'emblématique blondinette connait un passage à vide. Pour s'en sortir, elle va devenir une franchise.
