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Mondiaux 2018 et 2022 : guerre ouverte à la FIFA
L'auteur de l'enquête sur les conditions d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 à la Russie et au Qatar a dénoncé une présentation "erronée" de son rapport par la FIFA, jeudi 13 novembre.
Michael Garcia (à gauche) contredit l'interprétation de Hans-Joachim Eckert (à droite)
Le chaos est total. Quelques heures après que la FIFA a confirmé la régularité de l'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 après lecture du rapport Garcia, l'auteur de l'enquête a lui-même contredit l'avis du président de la chambre de jugement du comité d'éthique de la FIFA, Hans Joachim Eckert. Ce dernier avait pourtant blanchi les candidatures gagnantes du Qatar et de la Russie des soupçons de corruption ce matin même.
"Pas de corruption" selon Eckert
Des "comportements douteux" certes, mais pas de corruption", selon Eckert, le rapport Garcia n'a pas prouvé d'irrégularités majeures dans l'attribution des Coupes du monde 2018 et 2022.
"L'évaluation du processus d'attribution des Mondiaux 2018 et 2022 est donc terminée", affirme Hans Joachim Eckert, qui en profitait ce matin pour soigner l'image du président de la Fifa: "Il faut dire clairement que le président Blatter n'a pas violé le code d'éthique".
"Présentation erronée" du rapport selon Garcia
Ces conclusions, aussitôt saluées par le Qatar, la Russie et la Fifa. ont été remises en cause par Michael Garcia, lui même président de la chambre d'investigation du même comité d'éthique.
Selon lui, l'interprétation de Hans Joachim Eckert "contient plusieurs présentations incomplètes et erronées des faits et conclusions détaillés dans (son) rapport". L'ancien procureur fédéral américain a également annoncé son intention de saisir le comité d'appel de la Fifa.
Garcia réclamait la publication intégrale du rapport
Fin septembre, l'enquêteur américain avait demandé la publication de l'intégralité de son rapport. La Fifa, Blatter et Eckert en tête, s'y était alors opposé, avançant une nécessaire confidentialité des témoignages. Eckert et Garcia s'entendent cependant au moins sur un point: l'ouverture prochaine "de procédures d'enquête contre certaines personnes" par la Chambre d'enquête du comité d'éthique.
De même, "aucune irrégularité majeure" ne peut être reprochée à la Russie, en dépit d'un manque de matériel à analyser. Selon le rapport, "Le comité (de candidature russe) n'a soumis qu'une quantité limitée de documents et l'a expliqué par le fait que les ordinateurs utilisés à l'époque étaient en location et rendus depuis à leur propriétaire", qui les a "détruits."
La Fifa a fait payer l'Angleterre
De façon paradoxale, la candidature la plus critiquée est celle déposée par Londres pour le Mondial 2018, alors que l'Angleterre a été sans doute le pays le plus virulent contre le Qatar. Les médias anglais ont d'ailleurs été les premiers à relayer les propos de Michael Garcia, ce midi, non sans une touche d'humour.
Le rapport d'enquête a pointé les liens entre le comité de candidature anglais et Jack Warner, ancien vice-président démissionnaire de la Fifa. "Les demandes de M. Warner et les réponses d'Angleterre-2018 ont altéré l'intégrité du processus d'attribution, mais seulement de façon limitée", estime M. Eckert.
"Nous n'acceptons aucune critique sur l'intégrité de la candidature anglaise", a répondu la Fédération anglaise dans un communiqué.
