Une équipe française en finale de la Ligue des champions... On en rêverait presque. Alors que le Paris Saint-Germain est tombé sur un grand FC Barcelone en quart de finale, l'AS Monaco est la dernière équipe française à avoir atteint la finale de l'une des plus belles compétitions, en 2004 (Marseille l'a remporté en 1993). Onze ans plus tard, les clubs français vont d'échecs en échecs, même si l'Olympique Lyonnais s'est offert une demi-finale, perdue face au Bayern Munich, en 2010.
En réalité, le football européen se conjugue au féminin en France. Entre 2010 et 2013, l'Olympique Lyonnais féminin a enchaîné quatre finales consécutives, pour deux sacres (2011, 2012). En 2015, c'est le PSG qui représentera l'Hexagone lors de la grand-messe du 14 mai prochain à Berlin, dans une confrontation alléchante face au FFC Francfort. Les joueuses de Farid Benstiti ont éliminé Wolfsburg, double tenant du titre, malgré leur défaite en demi-finale retour dimanche 26 avril. Une première historique pour le club de la capitale qui vient concrétiser trois ans de travail porté par Qatar Sports Investments (QSI).
Si le football masculin n'est pas comparable à son homologue féminin, les résultats sont édifiants. Mais alors, comment expliquer pareilles différences ? "Il y a moins d'équipes performantes, moins de matches. Il y a très peu d'équipes de très haut niveau", juge Patrice Lair, qui a remporté pas moins de neuf titres entre 2010 et 2014 lorsqu'il était entraîneur de l'Olympique Lyonnais.
Il y a très peu d'équipes de très haut niveau
Patrice Lair, ancien entraîneur de l'OL féminin
Il faut dire que les équipes féminines de l'OL et du PSG ne boxent pas dans la même catégorie. Sous l'impulsion de Jean-Michel Aulas d'un côté et de Nasser Al-Khelaïfi de l'autre, les clubs ont lourdement investi dans le football féminin pour devenir les premiers clubs professionnels dans le championnat français. "Les équipes professionnelles ont des moyens bien différents et travaillent dans des conditions idéales avec des moyens de récupération développés notamment. C'est plein de petites choses qui sont très importantes", détaille le double champion d'Europe, contacté par RTL.fr.
Aux côtés des deux clubs français, Arsenal en Angleterre ou Wolfsburg, Francfort et Potsdam en Allemagne semblent donc les seuls clubs armés, avec notamment dix des quatorze trophées remportées depuis la création de cette Ligue des champions féminine. Les disparités sur le plan sportif et économique ne cessent de s'accentuer, alors que le PSG s'appuie sur un budget de 7,5 millions d'euros. "Lors du doublé européen, on avait un budget d'environ 6 millions d'euros", rappelle Patrice Lair.
Dans le football masculin, il faut mettre plusieurs centaines de millions d'euros par saison
Bastien Drut, spécialiste en économie du football
"L'aspect financier est très important. Il permet de construire un effectif de qualité mais aussi en quantité pour pouvoir faire tourner et jouer sur les trois tableaux", explique l'entraîneur qui a réalisé un triplé historique championnat - Coupe de France - Ligue des champions en 2012. Des propos qui font écho à ceux de Bastien Drut, spécialiste en économie du football et auteur de différents ouvrages dont Economie du football professionnel : "En réalité, l'aspect financier est tout aussi important que dans le football masculin".
La nuance ? "Il suffit au PSG de mettre quelques millions d'euros sur la table pour sa section féminine pour disposer d'un budget parmi les plus importants d'Europe et donc, conquérir des titres. À l'inverse, dans le football masculin, il faut mettre plusieurs centaines de millions d'euros par saison pour avoir une équipe compétitive au niveau européen", explique-t-il à RTL.
Une chose est sûre, derrière le Paris Saint-Germain et l'Olympique Lyonnais, le football féminin français a trouvé un nouveau souffle et une nouvelle visibilité. Cela se traduit notamment par la retransmission de la finale de la Ligue des champions sur France 2, le 14 mai prochain.
Ca ne peut être que bénéfique pour le football féminin français
Patrice Lair, ancien entraîneur de l'OL féminin
Et pour ce sommet européen, Patrice Lair a déjà choisi son camp et souhaite "de tout cœur" une victoire parisienne. "Ça ne peut être que bénéfique pour le football féminin français. Que ce soit Paris, Lyon... Il faut encourager cela au maximum", a-t-il déclaré alors que le club de Nasser Al-Khelaïfi pourrait décrocher sa première étoile, non pas grâce à Zlatan Ibrahimovic ou Thiago Silva mais bien grâce à Laure Boulleau, Laura Georges, Shirley Cruz ou Lindsay Horan. Sur le papier, le rêve est permis.
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