Le stade Vélodrome est dans les esprits de tous les fans de l'Olympique de Marseille, plus que le mercato ou les choix tactiques du nouvel entraîneur Marcelo Bielsa. A trois semaines de la reprise du championnat, le bras de fer se poursuit entre la ville de Marseille et le club.
La dispute a éclaté le 30 juin, lorsque le conseil municipal a voté une délibération fixant le loyer du stade, désormais en partie couvert d'un élégant voilage blanc et prêt à accueillir 67.000 personnes, à 381.000 euros par match, plus une part variable des recettes, soit 8 millions par an, 10 millions avec la part sur la billetterie.
"Face à cette décision unilatérale et totalement irréaliste du conseil municipal, la seule réaction que je puisse avoir est de vous dire qu'à ce montant-là, l'OM n'a pas les moyens de jouer au stade Vélodrome", s'était étranglé le lendemain le directeur général du club, Philippe Pérez. Quelques jours plus tard, il annonçait avoir "entamé les démarches" pour jouer dans un autre stade.
Même si le choix est assez réduit - La Mosson à Montpellier semble la principale piste -, une telle perspective fait figure d'épouvantail pour les annonceurs et fait frémir les supporters, car rien n'a bougé à quatre semaines du premier match à domicile, contre Montpellier.
"Les gens ont pris conscience que la situation est gravissime", juge Michel Tonini, président des Yankee Nord, qui chiffre à 25% la baisse des abonnements par rapport à l'an dernier. "Si la mairie applique réellement son tarif, on va droit à la catastrophe financière. C'est la vie du club qui est en jeu", s'alarme le président de ce club de supporters.
La dizaine de millions d'euros réclamée par la mairie représente environ 8% du budget 2013-2014 du club, qui ne versait que 50.000 euros par an, soit 0,04% du budget, ces dernières années pour la location du stade. La mairie avait justifié ce montant extrêmement bas par les désagréments causés par les travaux.
Mais la chambre régionale des comptes avait fustigé dans un rapport "le déséquilibre des relations contractuelles" entre la Ville et le club. Et c'est elle qui avait prôné, pour le nouveau stade, une part fixe "supérieure à huit millions d'euros", "à l'instar de ce qui se pratique dans d'autres grands stades". L'adjoint au maire (UMP) Roland Blum, en charge du dossier, n'oublie pas de le rappeler. L'élu souligne également la récente visite de France Domaine, l'agence chargée d'évaluer le patrimoine public, "qui doit conforter le loyer de 8 millions", même si l'estimation n'a pas encore été publiée.
Mais pour le club, l'OM n'a pas à payer le choix, fait par la ville, de passer par un partenariat public privé (PPP) pour la rénovation du stade en vue de l'Euro-2016. Cette opération, d'un montant de 268 millions d'euros et largement critiquée par la chambre régionale des comptes, engage la ville à payer 12 millions chaque année à son partenaire privé, Arema, pendant 30 ans.
L'OM "n'a pas vocation à assumer le coût d'un chantier pharaonique", s'est insurgé Philippe Pérez, début juillet, dénonçant le montage financier "inadapté et dangereux" choisi par la Ville.
"C'est à partir de la valeur estimée de l'immeuble qu'est fixé le loyer", lui répond Roland Blum. En clair, quelqu'ait été le mode de financement, le calcul du loyer aurait été identique, affirme-t-il. Loin, donc, du million et demi annuel, plus une part variable, proposé par le club. Malgré ces positions a priori très éloignées, l'élu se dit serein : "On peut arriver à trouver un accord. (...) Il faut que chacun fasse un bout de chemin", mais "on y arrivera", prédit-il. Depuis trois semaines, l'OM a gardé un silence absolu sur le sujet.
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