Des bons joueurs, des très bons, il y en a. Mais Maradona, c'est plus que ça. "Admirer un tel champion, c'est admirer la poésie, l'art abstrait, sans aucun contenu rationnel." L'hommage est signé Vargas Llosa, prix Nobel de littérature. Maradona n'a pas de supporters, il a des fans, comme une rock star. Ou des adeptes, comme ceux qui ont fondé l'Église maradonienne, qui réunit tout de même 100.000 fidèles dans le monde.
Lorsqu'il est arrivé à Naples en 1984, la ville était en transe. Il faut dire que ballon au pied, "El Diez" a quelque chose de divin. À la main encore plus... Il tutoie les étoiles à la Coupe du monde 1986. On en retient cette fameuse "main de dieu" contre les Anglais, mais c'est oublier son deuxième but, époustouflant, sublime, irréel.
Il ne doute de rien, Diego, et surtout pas de lui-même. 1,65 mètre d'orgueil et de rage de vaincre. La langue bien pendue, toujours la formule qui claque... Souvent pour débiner ses concurrents comme Messi ou même le roi Pelé. Pas de quartiers ! Dans les rues de Buenos Aires, le petit Diego a appris la loi du plus fort, la viveza criolla.
Pour lui la fin justifie toujours les moyens. La main de Dieu, il ne l'a jamais regrettée : "Je vous ai volé le portefeuille et vous n'avez pas cligné des yeux", dira-t-il aux Anglais, comme un pickpocket du ballon. La malhonnêteté, la fourberie, il assume. Pendant longtemps, aux contrôles antidopages, il présente un pénis en plastique rempli de l'urine d'un coéquipier.
Car des choses à cacher, Diego Maradona en avait. Le nez dans la coke jusqu'aux yeux... Il en plaisante : "Si j'avais été narcotraficant, je serais mort de faim." Pas avare d'une provocation, en 1991, il participe à un match amical organisé par Pablo Escobar, dans sa prison en Colombie. À Naples, il fraye avec la Camorra.
Sa vie est faite de sorties en boîte, de bagarres, d'infidélités et d'enfants illégitimes. En fait, il abuse de tout, alcool, cigares, nourriture. No limit. Il frôle la mort mais se pense immortel. Pathétique et grandiose. Bravache surtout, éternel sale gosse des bidonvilles. Sur son bras droit, il a tatoué le Che, sur sa jambe gauche, Fidel Castro.
"El pibe de oro", le gamin en or, est un peu la voix des pauvres d'Argentine. Celui qui apostrophe le pape sur la misère : "Putain mec, fais quelque chose !" Insolent, révolté... Pour le cinéaste Kusturica, c'est le Sex pistol du foot, un punk. No future, mais l'éternité d'une légende.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte