Ligue 1/Ligue 2 : la FFF calme l'incendie sur les montées et descentes
La fédération reporte à décembre sa décision, mais la LFP est bien décidée à faire changer le système pour passer à deux montées et descentes au lieu de trois.
Ce sera donc le statu quo pendant encore six mois. Car il était urgent... d'attendre. La Fédération française de football (FFF) repousse à décembre sa décision sur les modalités de montées et de descentes entre Ligue 2 et National en 2016-17. Ce qui oblige la Ligue de football professionnel (LFP) à revoir sa copie pour la Ligue 1 et la Ligue 2.
La LFP avait voté, le 21 mai, le passage de trois à deux promotions et descentes entre la L1 et la L2 dès la saison prochaine. Cette décision a provoqué une fronde parmi les clubs pros. Le monde amateur n'était pas non plus enclin à jouer la réciprocité aussi rapidement. Il fallait donc rapidement éteindre l'incendie.
Reculer pour mieux sauter
"Il y a quelques modalités à discuter et c'est bien de réunir les gens de la Fédération et de la Ligue", estime le président de la FFF Noël Le Graët ce samedi 20 juin. "Le football amateur n'aurait pas accepté la réforme et est toujours choqué quand les décisions sont prises sans concertation et il a bien raison. Le décalage L1-L2-National ne peut se faire que dans l'unité. Les acteurs fédéraux souhaitaient plus d'informations et on va mettre autour de la table tous les acteurs pour trouver des soutiens."
Le président de la LFP Frédéric Thiriez remercie Noël Le Graët pour ce "compromis intelligent". Mais il faudra toutefois que les amateurs et les professionnels ajustent complètement leurs violons.
Car si l'AG de la FFF ce samedi retarde la réforme, la Ligue reste, elle, accrochée au passage à deux montées et deux descentes entre L1 et L2. Et la convocation, "immédiatement", du conseil d'administration par Frédéric Thiriez n'aura pour but que d'en repousser la date d'une saison.
"Une sage décision" pour le président de Nancy
Cela signifie-t-il que la FFF n'a fait que retarder une évolution inéluctable, et que les amateurs seront finalement placés devant le fait accompli ? C'est ce que sous-entend Noël Le Graët. "Je dis au monde amateur que trois montées par an (de National en L2) c'est trop. Créer trois clubs pros chaque année, ça me paraît compliqué", juge-t-il.
Du côté des professionnels grognards, la satisfaction domine. Jacques Rousselot, président de Nancy et l'un des opposants les plus fermes à la réforme dès cette saison, se félicite du vote de la FFF. Il se dit persuadé que la Ligue va revenir sur sa décision. "Nous avons été entendus. C'est une sage décision. On peut saluer le sang-froid de Noël Le Graët et Frédéric Thiriez, qui ont su nous écouter et reporter à une date ultérieure les travaux sur les montées et les descentes", salue-t-il.
Tous deux opposés au principe d'une ligue fermée...
Noël Le Graët et Frédéric Thiriez en ont aussi profité pour exprimer leur opposition au principe d'une ligue fermée. "Il est hors de question d'une ligue fermée à terme, ça n'existera pas sous ma présidence et je ne l'accepterai jamais", assure le président de la FFF. "La ligue fermée est un fantasme, personne ne la demande et c'est juridiquement et politiquement impossible", renchérit le patron de la LFP.
La hache de guerre est-elle donc définitivement enterrée entre Le Graët et Thiriez ? Au moment où l'on prête au président de la LFP des visées sur le poste occupé par le Guingampais à la fin de son mandat fin 2016, ce dernier n'a pas manqué d'adresser une petite pique à son homologue à la Ligue.
... Mais pas complètement rabibochés
Alors que Frédéric Thiriez s'est assis à sa place par erreur après avoir terminé son intervention à la tribune, le président de la FFF lui a rétorqué, avec son éternel sourire en coin : "On est tous les deux en phase, il a pris mon fauteuil tout à l'heure par accident, ce n'était pas volontaire, vous vous en doutez bien."
Je sais ce que je vais faire. Ma décision est complètement actée.
Noël Le Grët, président de la FFF
Interrogé après l'assemblée générale sur son avenir, Noël Le Graët entretient d'ailleurs savamment le suspense. "Il y a encore le temps, il me reste un an avant de donner ma position. Je veux consacrer ce temps à bien travailler et après peut-être que je serai candidat et peut-être que je ne le serai pas. Mais je sais ce que je vais faire. Ma décision est complètement actée."
