Transat AG2R : les papys ont fait de la résistance

C'est au petit matin et alors que les quais du port de Gustavia étaient quelque peu déserts que les "stars" de la 12e édition de la Transat AG2R La Mondiale ont enfin franchi, mercredi 30 avril, la ligne d'arrivée. Soit un jour et dix-sept heures après les jeunes lauréats de cette traversée de l'Atlantique, les Bretons Gwénolé Gahinet et Paul Meilhat sur Safran-Guy Cotten.

L'option Nord choisie au passage des Canaries au bout d'une semaine de course n'a donc pas été la bonne pour ces marins pourtant ultra chevronnés mais plus habitués à barrer des Imoca et des trimarans que des Figaro Bénéteau.

Flotte regroupée des anciens dans ce final antillais

Alors, dans cette flotte très regroupée des anciens dans ce final antillais, c'est avec un écart de près de trois minutes que Michel Desjoyeaux et Corentin Horeau (Crédit Mutuel) ont pris la dixième place du classement sur les pontons de l'île de Saint-Barthélémy, devant Jean Le Cam et Gildas Mahé (Interface Concept) puis, une vingtaine de minutes plus tard, Kito de Pavant et Gwenael Gbick (Made in Midi) qui terminent avant-derniers.

"Nous avons choisi l'option nord au Canaries, ça nous semblait être la meilleure route, malheureusement ça n'a pas payé et très vite nous nous sommes rendus compte qu'il était trop tard pour en changer" a indiqué Jean Le Cam à peine le pied posé à terre.

On n'est pas encore trop pourris, on peux encore leur apprendre des choses, aux petits jeunes en question

Michel Desjoyeaux

"On a joué, on a perdu, c'est la course", reprenait Michel Desjoyeaux, qui ajoutait avec une petite pointe d'humour : "Heureusement que les petits jeunes qui vont bien sont là pour renvoyer au placard les vieux loups de mer que nous sommes ! Mais bon, on n'est pas encore trop pourris, on peux encore leur apprendre des choses, aux petits jeunes en question".

Présents sur les quais ce mercredi matin pour accueillir "ses mentors", Paul Meilhat était tout sourire et un peu ému en serrant dans ses bras les vieux loups de mer. Avec Gwénolé Gahinet et huit autres bateaux de la flotte, ils avaient choisi l'option Sud, et rallié Concarneau à Saint-Barthélémy, soit 3.890 milles, en 22 jours, 6 heures, 17 minutes et 59 secondes, loin devant les papys qui, malgré une belle résistance, ont vite été contraints de laisser les lauriers aux minots.