Au vingt-quatrième jour du procès Oscar Pistorius, le programme des experts, qui reprennent la parole pour contester la version de l'accusation, s'avère chargé.
Après les passages à la barre de Pistorius, évasif quand il ne contredisait pas sa première version de l'histoire, l'accusation est renforcée et mène avec force un procès qu'elle est de toute manière appelée à remporter.
Après sept jours de témoignage, l'athlète sud-africain s'est contredit à plusieurs reprises, ce qui fait dire à plusieurs avocats que ses interventions n'ont pas eu l'effet escompté et que dans une certaine mesure, Pistorius n'a fait que s'enfoncer.
Deux versions, c'est comme pas de version
Wium de Villiers, pénaliste à l'université de Pretoria
Premier élément marquant de son témoignage, Pistorius a déclaré avoir tiré "par accident", contredisant donc la préméditation de l'acte qui, à la base, était censé être réfléchi pour se protéger d'un intrus.
Des propos défavorables appuyés par la suite par "Blade runner" qui déclarait n'avoir "pas eu le temps de réfléchir" au moment de tirer.
Pour Wium de Villiers, pénaliste de l'université de Pretoria, l'intervention de Pistorius est bien nocive pour sa propre défense : "Deux versions, c'est comme pas de version", résumait-il ainsi ce mercredi dans les colonnes du Star.
Surnommé à raison le "bulldog", le procureur Gerrie Nel avait alors repris avec force : "Vous avez tiré quatre fois à travers la porte sachant qu'elle était là et qu'elle vous parlait. Qu'elle s'était enfermée à l'intérieur et vous vous êtes armé avec la seule intention de la tuer. C'est seulement après coup que vous avez été dépassé par ce que vous aviez fait !"
Seul "témoin" de l'incident, Pistorius était obligé de venir témoigner à la barre. Une décision que regrettent probablement ces avocats après les multiples incohérences proférées.
"Vous réfléchissez constamment à votre version et vous ne répondez pas aux questions Cela devient de plus en plus improbable et vous ajustez de plus en plus à mesure que nous avançons", l'a ainsi accusé le procureur devant tant d'invraisemblances.
Comme il l'avait déjà fait auparavant lors d'une précédente affaire où il avait tiré avec une arme à feu dans un restaurant début 2013, Pistorius n'a pas assumé ses responsabilités et a rejeté ses incohérences sur le travail de ses avocats.
"Le fait qu'il refuse d'accepter sa responsabilité pour le coup de feu du Tasha's (le restaurant en question, ndlr), alors qu'il avait l'arme sous son contrôle, a marqué un tournant dans le procès", remarque ainsi Martin Hood, un avocat pénal de Johannesburg.
Son avocat, qui a vu Pistorius "faire cavalier seul" à la barre selon l'avocat du Cap William Hoost, a par la suite tenté de redresser une situation perdue d'avance.
Si Hoost a pour sa part vu en Pistorius un "homme désespéré", tout le barreau semble indiquer que ses interventions ne l'auront pas aidé à faire meilleure figure. Déterminé, le procureur, lui, n'en attendait pas moins.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte