Marie-José Pérec : "J'étais presque un robot préparé pour tout gagner"

INVITÉ RTL - Marie-José Pérec, qui parraine la course "Run and Bike Solidaire" dimanche 12 octobre, s'est confiée au micro de Marc-Olivier Fogiel jeudi 9 octobre.

Marie-José Pérec reçoit les insignes de la Légion d'honneur et de l'Ordre national du Mérite des mains de François Hollande le 9 octobre 2013

Crédit : AFP/I.Langsdon

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Très discrète depuis sa retraite sportive, il y a dix ans, Marie-José Pérec était l'invitée de RTL Soir jeudi 9 octobre, à trois jours d'un événement qu'elle parraine, la course "Run and Bike Solidaire" au domaine national de Saint-Cloud, au profit du secours populaire français.

"Ce que je trouve sympa, c'est que c'est une course qui va permettre d'offrir des licences aux enfants dont les parents ne peuvent pas les inscrire à une activité sportive. C'est quelque chose de positif", se réjouit la seule athlète française triple championne olympique (400 m en 1992 à Barcelone, 200 et 400 m en 1996 à Atlanta).

Marie-José Pérec en 1992 à Barcelone

Crédit : AFP

En 2013, celle qui est aujourd'hui âgée de 46 ans avait couru le marathon de New York au profit d'Haïti. Dans ces deux cas, sa motivation première est de "faire plaisir aux gens. Et on se fait aussi plaisir, enchaîne-t-elle immédiatement. Courir un marathon, c'est quelque chose que je ne connaissais pas. Monter à vélo, j'avoue que ça n'a jamais été quelque chose qui me passionnait. Mais le faire pour les autres, ça me plaît".

C'est vrai que les sportifs, c'est toujours nous, nous, nous, nous. On pense aux objectifs. J'étais toujours centrée sur ma petite personne

Marie-José Pérec

Mère d'un petit Nolan depuis quatre ans, la "Gazelle" semble apaisée, souriante. Elle l'avoue sans détour : "lorsqu'on devient maman, on change. On a une autre manière de voir les choses, on est moins centré sur soi-même, moins égoïste. C'est vrai que les sportifs, c'est toujours nous, nous, nous, nous. On pense aux objectifs. J'étais toujours centrée sur ma petite personne. Et puis finalement, le fait d'être maman, ça m'a permis de m'épanouir, de m'ouvrir, d'aller vers les autres".

Marie-José Pérec en 1996 à Atlanta

Crédit : AFP/G.Gobet

Parallèle avec Laure Manaudou

C'est donc avec recul qu'elle revient sur ses années de gloire, puis de doutes. "En fait, aujourd'hui, lorsque je regarde en arrière, j'ai l'impression que j'étais presque un robot qui avait été préparé pour tout gagner et qu'il n'y avait pas d'autre issue", explique-t-elle, comprenant parfaitement ce qu'a pu vivre Laure Manaudou à la fin de sa carrière. La nageuse évoque dans un livre des moments de profonde déprime après les JO de 2008.

Souvent, les gens racontent ce qu'ils ont vécu les fois où ils m'ont regardée gagner aux Jeux

Marie-José Pérec

Mais c'est sur une note beaucoup plus positive qu'elle conclut. Très régulièrement interpellée dans la rue par des admirateurs, elle conserve une forte popularité auprès du public. "Je pense que les gens m'aiment bien, explique-t-elle. Souvent, les gens racontent ce qu'ils ont vécu les fois où ils m'ont regardée gagner aux Jeux. Vraiment, j'ai l'impression qu'ils me parlent de quelque chose qui s'est passé hier". Les exploits de "Marie-Jo" ont en effet marqué toute une génération, et l'histoire de l'athlétisme, français en particulier. Ils ne sont pas prêt de tomber aux oubliettes.