Yvan Bourgnon va se rendre en Polynésie française pour participer aux recherches de son frère aîné, le navigateur franco-suisse Laurent Bourgnon, porté disparu depuis une plongée réalisée mercredi 24 juin dans l'océan Pacifique, au niveau de l'archipel des Tuamotu.
"J'ai pris le premier vol pour Tahiti et je serai dès demain sur Jumbo, le bateau de Laurent, avec son meilleur ami et une autre équipe. Ça fera un bateau de plus sur l'eau pour essayer de le retrouver. Les hélicoptères et avions de secours ne vont pas voler éternellement. Dans deux ou trois jours, il faudra à tout prix continuer à sillonner la mer. Il n'y a que des gens comme nous qui peuvent venir sur place, mettre un bateau de plus et encourager tous ceux qui aident", a-t-il expliqué sur l'antenne de RTL.
Il y a toutes les chances qu'il soit simplement à la dérive
Yvan Bourgnon
Le skipper de 43 ans, qui revient tout juste d'un tour du monde en solitaire à bord d'un catamaran sans habitacle, juge d'autant plus utile son déplacement à cause du manque de moyens des secours : "Le problème, c'est qu'ils sont très limités. Il n'y a qu'un seul hélicoptère, qu'un seul avion et que quelques embarcations. C'est très peu par rapport aux moyens qu'on pourrait avoir en France ou en Europe. Je ne pouvais pas rester les bras croisés [...] Il n'y a que ça à faire : aller là bas, chercher nuit et jour".
Surdoué de la voile océanique, Laurent Bourgnon effectuait une croisière privée sur son voilier avec plusieurs passagers. La plongée aurait alors eu lieu dans le lagon, à proximité de la passe Est, où les courants peuvent être forts. "Le scénario fait qu'il y a toutes les chances qu'il soit simplement à la dérive. Les courants l'ont sorti de la passe. J'ai vraiment bon espoir de le retrouver en pleine mer", estime Yvan Bourgnon.
Il peut tenir trois, quatre, cinq ou six jours à la dérive
Yvan Bourgnon
S'il concède ne pas bien connaître les capacités "sous l'eau" du double vainqueur de la Route du Rhum (1994, 1998), le frère cadet reste confiant : "C'est vrai qu'il avait apparemment un petit grain de folie sous la mer et qu'il aimait plonger très profondément. Maintenant, je connais son caractère. Il ne va pas se déshydrater en cinq minutes, ça je le garantis. Il peut tenir trois, quatre, cinq ou six jours à la dérive".
Lors des recherches, Yvan Bourgnon sait qu'il va devoir repérer "un petit bonhomme sur la mer". Il reconnaît ainsi qu'il n'y a "pas grand chose" pour identifier de loin le disparu. "Laurent venait de donner sa balise de détresse à son moniteur de plongée. D'habitude, il l'a toujours sur lui. Donc il n'a rien. Juste son gilet de sauvetage, ce qui est déjà pas mal parce que ça peut l'aider à flotter. En plus, un équipement de plongée, c'est toujours noir. Il n'a pas de lampe et donc il a peu de choses pour se manifester. La bonne nouvelle, c'est que la météo est bonne, l'eau est chaude, la mer et les vents sont calmes. Il peut vraiment tenir longtemps. J'en suis persuadé. Il a un mental d'acier", a-t-il conclu.
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