Dopage : la Russie a organisé un "système de dopage d'État", selon un rapport accablant

Les laboratoires antidopage de Moscou et Sotchi auraient protégé les sportifs russes dopés, dans le cadre d'un "système de dopage d'Etat sécurisé", "dirigé, contrôlé et supervisé" par le ministère des Sports russe, "avec l'aide active du FSB, les services secrets russes", a accusé le rapport McLaren publié lundi 18 juillet. Ce dossier d'une centaine de pages, commandé en mai par l'Agence mondiale antidopage (AMA) à la suite des accusations de l'ancien patron du laboratoire russe antidopage, a été présenté à Toronto par son auteur, le juriste canadien Richard McLaren.

Selon ce dossier; "le personnel du laboratoire de Moscou n'avait pas le choix quant à son implication dans ce système (...) qui permettait aux athlètes russes de participer à des compétitions malgré l'utilisation de produits dopants". Très axé sur le cas des JO de Sotchi, l'enquête indépendante méticuleusement menée par Richard McLaren rapporte qu'entre le 10 septembre et le 10 décembre 2014, soit durant la période précédant les Jeux, "quand sont pratiqués les contrôles ciblés, les échantillons stockés dans le laboratoire de Moscou ont été échangés".

Le cas de l'athlétisme

Selon cette enquête, le ministre des Sports Vitaly Moutko contrôlait ces opérations avec l'assistance des services secrets russes. Ce "système d'escamotage des échantillons positifs" aurait été instaurée dès 2011 par la Russie et aurait perduré jusqu'en août 2015, au profit d'athlètes russes, de nombreux sports olympiques d'été et d'hiver, lors de compétitions internationales organisées en Russie.

Concernant l'athlétisme, des échantillons issus des contrôles antidopage des Mondiaux d'athlétisme de 2013 à Moscou ont également été échangés, avant que la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF) ne les récupère pour les analyser; selon ce rapport : "À la fin des Mondiaux de Moscou, le laboratoire (de Moscou) a mis de côté des échantillons positifs qui devaient être échangés, puis a enlevé les bouchons (de ces échantillons) et a remplacé l'urine "sale" avant que les échantillons "propres" ne soient envoyés à un autre laboratoire, sur instruction de l'IAAF".