"Un patient n'est pas un simple adulte libre de ses choix. La relation thérapeutique crée une vulnérabilité bien connue appelée amour de transfert". Ces mots, nous pouvons les lire dans une pétition intitulé Opération Serment d'Hippocrate, lancée ce mardi 27 mars et dans laquelle les signataires demandent au gouvernement d'inscrire un nouvel article dans le Code de déontologie médicale : "Le médecin doit s'interdire toute relation sexuelle avec les patients dont il a la charge".
La pétition s'appuie sur les témoignages de trois femmes qui disent avoir été abusées sexuellement par leur psychiatre. Elle a été signée par, entre autres, Jean-Paul Hamon, président de la Fédération des médecins de France, Irène Frachon, pneumologue qui a révélé le scandale Mediator, la dessinatrice Pénélope Bagieu, ou encore la psychiatre Muriel Salmona.
Si les psychiatres sont les plus exposés, une situation identique peut exister avec un médecin généraliste ou avec d'autres spécialistes, font valoir les signataires. Selon elles et eux, "si le Serment d'Hippocrate reste essentiellement symbolique et n'est pas opposable au médecin, le Code de déontologie médicale est validé par décret ministériel et s'impose réglementairement aux médecins, passibles de poursuite devant leur Ordre s'ils l'enfreignent".
L'opération "n'est pas destinée à jeter l'opprobre sur une profession qui fait la preuve au quotidien du dévouement et de la probité de l'immense majorité de ses membres. Il s'agit d'empêcher de nuire les rares prédateurs sexuels qui menacent toute une corporation", est-il précisé.
Le médecin généraliste et romancier Baptiste Beaulieu, signataire lui aussi de la pétition, estime de son côté, auprès de l'AFP, qu'il est "étonnant" que "cet interdit ne figure pas déjà dans les textes".
Les chiffres officiels manquent. Dans un rapport réalisé en 2000, intitulé "Pratique médicale et sexualité", le Conseil national de l'ordre des médecins indiquait que sa section disciplinaire avait "eu à connaître une quarantaine d'affaires de ce type au cours des dix dernières années".
"L'incidence de ces écarts est difficile à évaluer. Elle est en augmentation apparente, entraînant des sanctions aggravées, probablement en raison d'une évolution vers une moindre tolérance à la fois des victimes, du public et du corps médical", est-il ajouté dans le texte. "Psychiatres et gynécologues seraient plus exposés que d'autres", assure-t-il également.
Sur RTL, Ariane, 60 ans, affirme avoir été abusée il y a 10 ans par son psychanalyste. "Un jour j'avais pris rendez-vous, comme d'habitude, sauf qu'il m'a sauté dessus. Il me prenait la main", a-t-elle confié avant de décrire son agression sexuelle. "Je faisais confiance à mon médecin. On m'a jugée folle et menteuse…" alors que ce dernier lui a dit que cette relation sexuelle "pouvait faire partie de son traitement".
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