Une nouvelle fois, SOS Homophobie tire la sonnette d'alarme. Dans son rapport annuel publié ce mardi 15 mai, l'association révèle qu'elle a recueilli "1.650 témoignages d'actes (homophobes)" en 2017, un chiffre en augmentation de 4,6% par rapport à 2016 où 1.575 témoignages avaient été enregistrés. Une tendance qui ne fait que confirmer "l'ancrage" de l'homophobie en France.
Après le pic constaté en 2013 (3.517 témoignages), lié à l'adoption de la loi sur le mariage pour tous, le niveau "se situe dans la fourchette haute" des années qui ont précédé la loi Taubira, souligne SOS Homophobie.
Un second rapport, publié le même jour par la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), révèle que 1.026 infractions à caractère homophobe ou transphobe ont été enregistrées l'an passé par les forces de l'ordre, un chiffre en très légère hausse par rapport à 2016 (1.020 infractions).
Nous appelons le gouvernement à ne pas faire traîner en longueur les débats sur la PMA
Joël Deumier, président de SOS Homophobie
"Nous revenons dans une phase ascendante de témoignages. Nous appelons le gouvernement à ne pas faire traîner en longueur les débats sur la PMA", a demandé Joël Deumier, président de SOS Homophobie, lors d'une conférence de presse. L'ouverture de la PMA aux lesbiennes et femmes célibataires est en effet au menu des États généraux de la bioéthique.
"Nous ne voulons pas revivre la même déferlante de haine que lors des débats sur le mariage", a-t-il ajouté, même si la hausse des chiffres "peut être vue comme une bonne nouvelle, car la parole des victimes de LGBTphobies s'est libérée". Parmi les témoignages recueillis, dont certains pouvaient cumuler plusieurs actes homophobes, les manifestations de rejet (62%) et les insultes (52%) sont les faits les plus fréquemment relevés, devant les cas de discrimination (34%), de harcèlement (20%) et de menaces et chantage (19%).
Les victimes sont le plus souvent des hommes (58%), jeunes (56% ont moins de 35 ans, quand leur âge est connu). Lieux publics, travail, voisinage, famille, école, commerces et services : dans plus d'un cas sur deux (55%), l'homophobie survient "dans les contextes relatifs à la vie quotidienne", note l'étude.
Cette augmentation peut s'expliquer, selon Joël Deumier, par "une montée de la parole homophobe en 2017 dans un contexte électoral", avec des "prises de positions publiques de candidats, comme François Fillon, pour la réécriture de la loi Taubira". "Cela a des répercussions dans le monde réel, avec des digues morales qui reculent", favorisant les passages à l'acte, a-t-il déploré.
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