Évolution de la société sur des sujets sensibles ou censure ? L'éviction de Tex par France 2 après une blague sur les femmes battues a ouvert un débat sur le droit à l'humour. "C'est la liberté de parole qui est en jeu", a assuré à l'AFP Tex, alias Jean-Christophe Le Texier. "On met en place une police de l'humour, on va contrôler ce que disent les comiques", poursuit-il en jugeant "la réaction de la chaîne totalement disproportionnée".
L'humoriste et animateur de ce jeu depuis 17 ans a reçu mardi 19 décembre le soutien d'autres humoristes dont Anne Roumanoff, Jean-Yves Lafesse et Stéphane Guillon. Ils ont pris la défense de Tex au nom du "droit de pouvoir rire de tout". Le dernier en date ? Celui de Charlie Hebdo, devenu un symbole de la liberté d'expression depuis les attentats de janvier 2015.
"Qu'importe que les blagues soient drôles ou pas, qu'elles aient de l'esprit ou pas, qu'elles soient fines ou grossières. Ce qui compte, c'est de s'approprier une liberté et d'en faire usage : je ris, donc j'existe", juge le rédacteur en chef de l'hebdomadaire satirique, Riss, dans l'édito du numéro à paraître mercredi 20 décembre.
Dans "une France de corbeaux, de lâches et de délateurs, qui croient défendre le bien, mais ne défendent que leur servilité (...) on s'adresse aux citoyens comme s'ils étaient des gosses. On leur fait les gros yeux quand ils disent des gros mots", regrette-il.
De son côté, France 2 a affirmé que Tex avait déjà été mis en garde à "plusieurs reprises". "Le public a manifesté très clairement son mécontentement depuis plusieurs mois face à certaines de ses déclarations humoristiques à l'antenne", selon la chaîne.
Cette dernière assure également avoir demandé à Sony Pictures, qui produit l'émission, "de respecter la clause d'éthique du contrat qui lie la production au diffuseur" en congédiant l'animateur.
On ne peut pas tolérer n'importe quoi dans l'espace public
Isabelle Veyrat-Masson, historienne de la télévision
"La mauvaise blague de Tex appartient à une époque révolue. Les sensibilités ont évolué, comme la société", estime Isabelle Veyrat-Masson, historienne de la télévision et directrice de recherche au CNRS. "On ne peut pas tolérer n'importe quoi dans l'espace public", poursuit-elle, en jugeant que blaguer n'excuse pas tout. "Puisque c'est son métier, il est normal qu'on le sanctionne (...) Il a commis une faute professionnelle."
Dans un communiqué publié lundi 18 décembre, le syndicat Force Ouvrière (FO) de France Télévisions a estimé que la sanction qui frappe Tex "procède d'une confusion évidente : une plaisanterie n'est ni une incitation, ni une apologie, surtout après ses excuses, qu'il a faites immédiatement".
En 2016, près de 225.000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles de la part de leur conjoint, selon des chiffres officiels.123 en sont mortes.
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