Donald Trump sera aussi le président des fumeurs de joints. Désormais, un Américain sur cinq va vivre dans un État où il pourra fumer de la marijuana, où le cannabis va devenir un produit comme l’alcool. Pas d’achat autorisé avant 21 ans, interdiction dans les lieux publics mais autorisation de cultiver ses propres plants. Dans la nuit du 8 au 9 novembre, cinq référendums dans cinq États étaient organisés pour adopter ces dispositions. Un État a dit "non", mais de justesse : l’Arizona. Le "oui" mène dans le Maine, qui compte encore. Trois États ont légalisé haut la main : 54% dans le Nevada, 54% dans le Massachusetts, et surtout 56% en Californie(*).
La victoire du "oui à la weed" en Californie, l'État le plus peuplé, est un tournant. Après les États de Washington et de l’Oregon, c’est toute la côte Ouest du pays où il sera possible de fumer du cannabis. La Californie, c’est la sixième économie du monde. C’est donc un État économiquement plus puissant que la France qui a légalisé la marijuana.
Cela signifie-t-il que l’Amérique tout entière va légaliser le cannabis ? Cela en prend le chemin, même si cela reste interdit au niveau fédéral. On légalise État par État, étape par étape. En Californie, la marijuana à usage médical était autorisée depuis vingt ans. Vous pouviez vous fournir sur ordonnance médicale dans un dispensaire. Cela a aidé les Californiens à franchir le pas de la légalisation complète.
Un autre État très influent, la Floride, vient aussi d'autoriser le cannabis, à usage médical pour l'instant. Désormais, la moitié des cinquante États américains ont légalisé le cannabis sous une forme ou sous une autre. Y compris des États conservateurs, comme le Dakota du Nord. Dans les sondages nationaux, 60% des Américains se déclarent favorables à la légalisation.
Qu’est-ce qui poussent les Américains à légaliser ? Si on doit retenir un raison, c’est le profit que cette nouvelle industrie représente. Les États qui ont légalisé ont taxé fortement le cannabis, et ils se remplissent les poches. En Californie, on attend un milliard de revenus supplémentaire.
"Nous sommes ravis que la Californie mette fin à la politique de prohibition qui a échouée", se félicite le syndicat de l’industrie du cannabis qui a financé la campagne pour le "Oui". Tout comme l’investisseur George Sorros, qui croit beaucoup à l’avenir de cette industrie.
Ces légalisations aux États-Unis peuvent-elles changer la donne en France ? C’est ce qu’espèrent les partisans de la légalisation. Le professeur Dautzenberg, par exemple, prône une légalisation pour contrôler la consommation. "Voir la Californie franchir le pas peut aider à sortir du blocage politique chez nous", dit le tabacologue, qui a lancé avec fracas le débat en France.
"Les Américains ont compris que la prohibition ne permettrait pas de gagner la guerre contre cette drogue", se félicite de son côté Esther Benbassa. "Ce qui se produit aux États-Unis arrive quatre ou cinq ans après chez nous", explique la sénatrice écologiste, qui a déposé en 2014 la première proposition loi française pour une légalisation très encadrée.
(*)Trois États qui ont voté en faveur de Hillary Clinton.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte