Demandez le programme... Place aujourd'hui à deux polémiques dont on aurait pu faire l'économie. Enfin, en employant le mot "polémique" comprenons-nous bien : il s'agit en fait de deux "querelles-de-salon" que certains voudraient enfler jusqu'à en faire de "véritables affaires" à évoquer avec roulements de tambours... Au nom du fameux buzz qui aujourd'hui permet tout, surtout le pire. Ça s'appelle jouer au pompier pyromane, fou de joie d'"allumer la mèche". Or donc, de quoi s'agit-il au départ ?
De deux séquences récemment diffusées sur M6. La première, extraite de la fiction quotidienne Scènes de ménages, met justement "en scène" le couple bobo-gaucho Emma-Fabien (incarnés par David Mora et Anne-Élisabeth Blateau), lui prof d'histoire-géographie, elle bricolo-mécanicienne de génie, aussi rugueuse et décidée qu'il est dubitatif et attendri.
En d'autres termes, souvent le doute l'habite... "Tu vas voir une scène inacceptable que cautionne la chaîne", m'avaient affirmé plusieurs amis-branchés, de ceux qui semblent vous dire : "contente-toi de respirer, je pense pour toi" !
Il est où, le cliché épineux dans "Scènes de ménages" ?
Isabelle Morini-Bosc
Qu'allais-je voir ? : "Fabien en train de frapper sa femme". Fabien ? Le doux Fabien ? Bigre ! J'étais déjà prête à l'attaque, regardant l'écran, tous sens en éveil. Le bon sens inclus... Il a semble-t-il fait défaut à mes camarades lors du visionnage. Je vous résume en effet la séquence. Acte 1 : Fabien revient du marché et montre à son Emma, son aimée, le bouquet de lavande qu'il est heureux d'avoir acheté.
Acte 2 : Tout ému, il admire son achat en se demandant à quel moment il va être odorant (ou quelque chose d'"approchant"). D'où, l'acte 3, l'agacement de sa moitié qui lui balance sur un ton cinglant : "Et toi, à quel moment tu vas te décider à être un homme" ? Déstabilisé et dépité, notre trentenaire hésite, bredouille et, pris de court, donne une tape sur la joue de sa femme (que ça rassure presque sur sa masculinité !)
Mais attention, il s'agit d'un "zéphyr de claque", la micro-réaction d'un doux. C'était donc ça la maltraitance, la "violence faite aux femmes" dénoncée par certains téléspectateurs ?! Quelle absurdité. Tout au plus pouvait-on dire que ce n'était pas le dialogue le plus "ciselé". Ah si, une autre remarque s'impose : que fait-on de la violence faite à certains hommes ?
Car pardon, mais qu'est-ce qui est finalement le plus choquant ? Un homme qui, faute d'esprit de répartie, "soufflette" sa femme du bout des doigts, ou une femme qui nie la virilité de son mari sous prétexte qu'il aime les fleurs ? Il est où, le cliché épineux... Bien que la lavande n'ait pas d'épine ?
C'est d'ailleurs toujours de végétaux qu'il s'agit dans le second "scandale", extrait lui, pour ne pas dire extirpé, du magazine dominical de Bernard de La Villardière, Enquête exclusive. Qui était cette fois visé par plusieurs internautes ? Un jardinier au regard doux et bienveillant. De surcroît fou de son métier. Occupé à "chouchouter" des palmiers dans les images mises-en-cause, il fait remarquer qu'ils "poussent forcément mieux dans le sud que dans le nord, où il fait froid et où il leur est plus dur de s'acclimater" ; ajoutant, "c'est comme si on mettait un Africain sur la banquise".
Cette comparaison évidemment climatique lui vaut d'être conspué sur la "toile" : comment ce raciste ose-t-il prendre les Africains pour des palmiers ? (sic). La question n'est-elle pas plutôt "comment ose-t-on tout mélanger ? Là encore, aurait-on hurlé au "racisme ordinaire" si, au lieu de citer un monsieur africain sur la banquise, on avait imaginé un monsieur esquimau dans la savane ? "La comparaison est ridicule", m'a répondu l'un des "plaignants".
Les faux débats qui provoquent de vrais malaises.
Isabelle Morini-Bosc
Ah bon ? En est-il si sûr ? Et puis, depuis quand le terme "africain" est-il devenu injurieux ? Je vous laisse méditer... Je vais d'ailleurs faire de même, assez inquiète sur ce nouvel état d'esprit qui consiste à créer de faux débats comme on crée des trompe-l’œil sur une façade. Sauf que les faux débats qui provoquent de vrais malaises, ça n'a définitivement aucune utilité. Aucun intérêt. Et je me vois une nouvelle fois obligée de rappeler cette formule de Ted Stanger ? "Le français voit des scandales partout, sauf là où il y en a"... Pas mieux !
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