1981 : François Mitterrand est élu président de la République

En 1981, un cannibale rôde en plein Paris. Issei Sagawa sera finalement jugé irresponsable et renvoyé au Japon. Un premier Grand Prix de Formule 1 est remporté par le jeune Français Alain Prost. Le nouveau président de la République le félicite. Dans quelques jours il participera à son premier 14 juillet dans une France qui depuis le 10 mai est en état de grâce. Ce soir-là il pleut sur Paris, mais la foule danse. La gauche est au pouvoir. La dernière fois c'était en 1936 avec le Front Populaire. François Mitterrand attendait ce moment avec la conscience aiguë qu'il allait entrer dans l'histoire. Et pour cela, il a voulu une cérémonie que personne n'oubliera. La foule, le soleil, François Mitterrand rentre au Panthéon, pour venir s'incliner devant les tombeaux de Jean Jaurès et Jean Moulin.

Le chef de l'État va bientôt accélérer le pas. François Mitterrand proclamé président sous les ors de l'Élysée. Cinq mois plus tard, le voici face aux défis de la France. Il s'indigne de la mort brutale d'un juge à Marseille, Pierre Michel, qui traquait les barons de la drogue. François Mitterrand aimerait aller aussi vite qu'un TGV. Il décline ses réformes à un train d'enfer, augmentation du SMIC, création de l'impôt sur les grandes fortunes. Et cet acte qui sacre le début du septennat. L'abolition de la peine de mort portée à l'Assemblée Nationale par son ministre de la Justice, Robert Badinter.

Pour l'instant, peu ou pas de nuage. Les premières ombres viendront plus tard, avec le tour de vis économique et la rigueur. La France découvre pour l'instant la Mitterrandie, la rue de Bièvre, la bergerie de Latche, l'hôtel du Vieux Morvan où la patronne Madame Chevrier décrit un fidèle client ou encore le pèlerinage annuel de Solutré qu'il met lui-même en scène. Sous le soleil, début de la longue marche, royale, de François Mitterrand, qui durera deux septennats.