Il n'y a pas à dire, quand il n'est pas crispé par l'approche d'un enjeu majeur, il sait jouer avec les caméras, le bougre. J'entends par là qu'il sait en jouer. Mutin, taquin, malin, l’œil et la mèche qui frisent, rasé de près sans être rasoir (c'est mieux !) il est d'autant plus à l'aise que son auditoire est partiellement féminin, et qu'il se connait un certain don de séduction. On le lui reconnait nous aussi bien volontiers.
Mais à qui s'adresse-t-il ce mercredi soir ? Aux deux journalistes Anne-Sophie Lapix (la patronne) et Anne-Elisabeth Lemoine (la lieutenante), les deux Anne (au bon sens du terme) de C à vous sur France 5. C'était donc jeudi soir. L'ancien président est venu, il a vu, il les a convaincues. En tout cas de l'intérêt de le recevoir sur le plateau. Quant à sa réplique sur les Guignols, c'était une boutade pleine d'auto-dérision répondant à une question-vérité sur son supposé interventionnisme auprès de Vincent Bolloré pour que soit supprimée la célèbre émission satirique. C'était la rumeur en cours dans les milieux informés (qui le sont souvent mais pas toujours).
Cela dit, le fonds a été aujourd'hui moins discuté que la forme et la forme moins que l'audience. Quel que soit l'endroit où il passe actuellement, l'ancien président n'est en effet toujours considéré que sous l'angle "y a-t-il un effet Sarkozy ?". Y a-t-il eu un "effet Sarko" dans Sept à huit ? Y a-t-il eu un effet Sarko dans C à vous ? Y aura-t-il un effet Sarko dans le magazine Des paroles et des actes dans quelques jours sur la 2 ?
Poussée par le petit vent ambiant (sans parler des vents que lui mettent logiquement les médias), j'ai moi aussi cédé à cette habitude en passe de devenir une manie. Lors d'une rencontre avec le journaliste de France 2 David Pujadas (qui fait actuellement des scores brillants dans l'indifférence générale), je n'ai pu m'empêcher de le titiller sur l'ex-locataire-de-l'Elysée. Il faut dire que le maire de Neuilly ne jouera peut-être pas sa vie ce soir-là, mais qu'il engagera sûrement son avenir politique. D'après le présentateur vedette de la 2 : jeudi prochain, ça passera ou ça cassera ! Ça passera tout de suite ou ça cassera à jamais. Ou, à tout le moins, pour longtemps.
Précisons pour la forme que jusqu'à présent et côté audiences, ses apparitions se sont bien passées... sans casser la baraque ! Le Sept à huit proposé dimanche dernier (avec son interview enregistrée) a en effet rassemblé près de 400.000 téléspectateurs de moins que la semaine précédente ! Et ce qui est vrai pour TF1 est vrai pour Canal + : la quotidienne de France 5 a séduit à l'heure sarkozienne près d'un million de fidèles, un score intéressant, toutefois insuffisant pour des effets d'annonce avec tambours et trompettes.
À en croire David Pujadas, la raison est simple. "Les gens l'attendent sur un vrai débat de fond que nous proposons, puisque nous sommes le seul magazine politique diffusé sur une grande chaîne à 20h50", explique le présentateur. Un magazine pour évaluer s'il a évolué. Il est donc urgent d'attendre, si on suit bien. Or donc attendons, puisque c'est dans l'air. Oui, jeudi prochain, c'est à lui de parler. C'est à vous de juger, non pas de 7 à 8 mais de 20h55 à 23 heures. Nous sommes prêts.
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