Isabelle Morini-Bosc : "Un homme politique est aussi un homme, dingue, non?"

On a beau dire, on a beau le savoir, on oublie qu'un homme politique est aussi un homme. Tout court. C'est dingue, non ?! À force de le voir dans les journaux au rayon "actualités" (de tous ordres et parfois désordres), on oublie "sa" dimension humaine, familiale. Une dimension qui lui est rendue sitôt qu'on le retrouve au cœur de son clan.

C'est le principe du sachet déshydraté-dessiqué dans lequel on ré-injecte du liquide et qui s'en retrouve tout regonflé. Et c'est (si on peut se permettre) le cas ce soir sur France 3, avec un d'abord Manuel Valls évoqué par sa mère, ensuite un Jean-Marc Ayrault ausculté par sa fille soit deux bons portraits qui remettent -si on ose dire - "de la chair sur l'homme".

Le petit Manolo bon fils-bon frère

On découvre ainsi que le petit Manolo, bon fils-bon frère-bon élément, voulait ses chaussons si bien rangés au pied de son lit qu'il se relevait pour en vérifier le bon ordre, on n'ose pas dire de marche. On est également content de constater que son entente avec son président Hollande est suffisamment grande pour qu'il s'envoient un texto de bonne journée le matin, et un de bonne nuit le soir.

Pas sûr que cela ait été le cas avec son prédécesseur (au poste de 1er ministre) Jean-Marc Ayrault, d'une honnêteté "garanti grand teint" au micro de sa fille Elise. Elle lui fait bien sûr avouer qu'il a été humilié par un discours et une attitude présidentiels (involontairement?) humiliants. Oui, les aurevoirs avec le président ont été froids. Oui, il a léché ses plaies. Parce que l'on peut dire des politiques ce que l'on écrit des "grands fauves" dans les ouvrages d'éthologie: "Ils s'aiment et ils se déchirent tout comme nous". Oui, ils prennent des coups, ils en donnent. Ou l'inverse. Et cela nous les rend finalement attachants.