Isabelle Morini-Bosc : "Partenaire particulier, pourquoi parler de déballage ?"

REPLAY - "Partenaire particulier", la nouvelle émission de "M6" où des handicapés cherchent l'amour, a reçu quelques critiques infondées. Le programme sera diffusé ce mercredi soir.

"Mon partenaire particulier" n'a pas réunit un large public.

Crédit : M6

Avouons-le une bonne fois : nous jugeons gênant ce qui nous laisse gênés, et nous jugeons voyeur et voyant ce que nous n'osons pas voir. Avouons-le. Notamment lorsqu'il s'agit de programmes mettant en scène et en valeur des handicapés. Physiques ou (a fortiori) mentaux. C'est le cas ce soir sur M6 avec l'émission Partenaire particulier, un titre à la fois malin et peut-être justement un peu trop...particulier pour ce documentaire du réel (pas téléréalité, je vous en supplie!).

Que raconte en effet Partenaire particuliers ? Les démarches de particuliers pour trouver un partenaire...de vie affective voire amoureuse. Et ce qui n'est simple pour personne se complique encore pour Sylvain, David, Julie, Ellyn, Nathalie, Dimitri, Jean-Emmanuel et Guillaume, qui ont tous un handicap. Ils ne souffrent pas d'être seuls, ils voudraient juste rire à deux.

Un modèle du genre

Et mieux qu'une bonne surprise, cette émission est un modèle du genre. Fidèle à son modèle anglais qui enthousiasme le public depuis 4 ans sur Channel4, au point que deux nouvelles saisons viennent d'être commandées. Alors comment se fait-il que nous ayons en France autant de problèmes pour comprendre ceux qui acceptent les leurs ?

Plusieurs critiques m'ont ainsi susurré : "C'est pas bien de les exposer", de "déballer leur vie". Les exposer ? A-t-on peur qu'ils se décomposent à l'air libre ? Quel risque courent-ils, sinon celui de se faire mieux connaitre donc admettre ? Et pourquoi parler de déballage, puisque ce sont eux-même qui parlent avec pudeur de leur quotidien ? Ils en sont fiers. Ils se bougent. Et nous remuent.

Ce "partenaire particulier" est autant une leçon de vie que de télé. Alors, non au camarade outré par une "mauvaise vanne de l'émission" sur "un manchot qui prenait son pied". Absurde: C''est le principal intéressé, né sans bras, qui plaisantait de lui même en faisant précisément tout avec ses pieds, y compris conduire. Avec beaucoup de tenue. Y compris de route.

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