"Il est en roue libre, il dérape tellement qu'on se croirait au trophée Andros". Cette boutade de Manuel Tissier, le président de la Société des Journalistes de France 2, concerne bien sûr Michel Field, l'actuel patron de l'Information du groupe France Télévision. S'il est beaucoup question de lui aujourd'hui, c'est parce qu'on le sait, 600 personnes des rédactions de France 2, France 3 et FranceTV Info passent depuis ce mardi 19 avril matin dans les isoloirs pour dire si, oui ou non, elles "votent la défiance" (donc, comme aurait dit La Pallice, le "refus de confiance") envers, ou plutôt contre, Michel Field.
"À propos d'Andros, il est dans une sacrée marmelade", rigolait un cameraman, regrettant que le vote soit à bulletin secret. C'est ça la démocratie, camarade ! Le trophée Andros étant un trophée sur glace, on peut surtout rappeler que les commentaires du big boss de l'info ont précisément jeté un froid. Notamment sur le plateau du Supplément dominical de Canal + dont il était l'invité il y a dix jours, et où il s'est aussi laissé aller à glisser des boutades mal perçues. L'animateur de ce magazine, Ali Baddou, est peut-être agrégé de philosophie, mais il mène ses interviews comme tout professionnel excité d'avoir ferré un gros poisson. "Gros" en terme de poids médiatique évidemment.
On ne cautionne pas complètement cette autre boutade à usage interne. "Field, c'est 'Fat and furious'". Pas gentil gentil ça. "Et lui, il est sympa, quand il nous qualifie de 'têtes de nœud'", ripostent les jeunes journalistes de FranceTV Info". C'est vrai que l'on comprend mieux le hérissement ambiant en récapitulant quelques propos récents tenus en mars, le mois des giboulées et donc des douches froides. Le 14 du mois, Michel Field franchit le mur du son en annonçant l'arrêt de l'émission Des paroles et des actes sans en avoir avisé personne. Il eut pourtant été justement plus avisé de s'abstenir de communiquer. Le 5 avril, il rassure le matin les présentatrices d'Envoyé Spécial sur leur avenir et les remplace l'après-midi. C'est remercier avant de remercier.
Deux jours plus tard, c'est la grève contre le projet de fusion initié par son prédécesseur. Rien ne peut donc là lui être officiellement reproché mais il n'est pas irréprochable, ayant négligé l'hostilité des rédactions envers la fusion. Et le dimanche suivant, face à Ali Baddou, c'est donc sa plus grosse bévue. Avoir précisément bavé sur le travail des deux sœurs siamoises d'Envoyé Spécial et avoir apostrophé Nicolas Poincaré de Complément d'enquête. "Nicolas, si tu regardes, ne te suicide pas tout de suite". C'est plutôt lui qui était suicidaire d'ironiser, ajoutant à propos de la grève récente "Ça m'en touche une sans bouger l'autre".
Il faut certes en avoir à son poste, mais il faut également savoir doser passion et compassion. Comme à cela se sont rajoutées les piques et polémiques autour du Dialogue citoyen à la sauce Hollandaise, on admet mieux la motion de défiance mise aux votes ce mardi 19 avril. "Le résultat est certes avant tout symbolique mais comme ça, il sait". Michel Field a préventivement déclaré qu'il ne démissionnerait pas. Son credo, Pas de démission, des émissions.
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