Il arrive que des informations visuelles s'inscrivent dans votre rétine, que vous les notiez mentalement sans qu'elles vous remontent toutefois durablement jusqu'au cerveau. C'est ce qui m'était arrivé en apprenant, il y a plusieurs jours déjà, que les premières saisons de la série à succès Fais pas ci fais pas ça allaient être programmées sur la chaine 6ter. Où est le mal, me direz-vous ? Nulle part, surtout si on pense aux fidèles de cette chaîne. Tout au plus peut on tout de même s'étonner que cette fiction, fleuron de France Télévisions, soit d'ici un mois programmée sur une chaîne d'un groupe concurrent, à savoir M6.
Et oui, on passe là du public au privé, un privé à large public, précisément, mais aussi un groupe privé de nombreux droits. D'où, soit dit au passage, la rencontre lundi 8 février de l'Association des chaines privées (TF1, Canal +, M6) avec la ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin. Il n'y a en effet pas que les fleurs qui se mettent en bouquet, les griefs également, notamment sur la réforme nécessaire des relations entre les diffuseurs (les chaînes) et les producteurs (les fournisseurs de programmes). Sans entrer dans un débat technique ennuyeux rien qu'à l'énoncé (les problèmes les plus importants sont rarement les plus excitants à raconter), signalons que la fiction nationale est un gros morceau de ces négociations, notamment pour les droits de rediffusions.
Revenons ainsi un instant sur le cas Fais pas ci fais pas ça, important à titre d'exemple pour démontrer l'absurdité du système. Pourquoi le petit bijou du service public trouve-t-il un écrin (et un écran) sur le privé ? Parce que les chaînes ne sont pas propriétaires des droits des fictions produites par des indépendants qui peuvent donc les revendre à la concurrence. Avec une franchise une nouvelle fois réjouissante, le patron du groupe M6 Nicolas de Tavernost a d'ailleurs reconnu lundi 8 février, au cours d'un déjeuner rencontre avec l'Association des journalistes médias : "C'est un scandale, même si nous en profitons". Vu qu''il est de taille à ferrailler contentons-nous, à propos de fictions, d'applaudir sa décision de "relancer la production de téléfilms et de séries à 20h50".
Ce fut en effet naguère une spécialité appréciée de M6, avec des œuvres populaires de qualité comme Trois pères à la maison avec Daniel Russo, Yvon back, Pierre Palmade, Merci, les enfants vont bien (de 2005 à 2009), Les Bleus, ou encore Jeff et Leo. Et ce ne sont pas les excellents scores des nouvelles œuvres de TF1 qui vont les dissuader de vouloir regagner le terrain perdu : Le secret d’Élise a par exemple été suivi dans la soirée du lundi 8 février par plus de 7.000.000 de téléspectateurs, auxquels s'ajouteront une semaine plus tard les quelques 700.000 personnes qui auront regardé en visionnage self service après coup". Et cet engouement des français pour les bonnes histoires englobe les polars des pays du nord, où on prend son temps pour tuer : Plus de 5.000.000 de curieux étaient devant Trapped sur France2 ce lundi 8 février.
Le feuilleton de Canal + Baron noir, complétait savoureusement l'offre de feuilletons. Sans oublier sur France 5 une formidable rediffusion de 2007 (ça nous ramène au cœur du débat), Le bal des célibataires, une fiction racontant le quotidien de veuves de guerre et de jeunes filles qui, en 1919, partent chercher des hommes, des mâles nécessaires à la production de blé comme à la reproduction de bébés.
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