1. Accueil
  2. Culture
  3. Médias et people
  4. Isabelle Morini-Bosc : "Fallait-il faire une fiction sur les attentats si tôt ?"
3 min de lecture

Isabelle Morini-Bosc : "Fallait-il faire une fiction sur les attentats si tôt ?"

ÉDITO - La journaliste revient sur le tournage d'un nouveau téléfilm de France 2, avec Sandrine Bonnaire, centré sur une histoire d'amour née le soir de l'attentat du Bataclan.

Sandrine Bonnaire était l'invitée de Laurent Ruquier dans ONPC
Crédit : Capture d'écran France 2
Isabelle Morini-Bosc

Quand il faut y aller, il faut y aller. Même si, contrairement aux ponts recouverts de tissu par Christo, je ne suis pas "emballée". Non, pas enthousiasmée à la perspective de retrouver en 2018 les problèmes déjà stagnants ou en incubation en 2017.

Qu'ils soient dans les médias ou simplement médiatiques, j'ai ma foi comme une envie de trains qui finissent par arriver à l'heure. Cela ne m'empêche pas d'avoir, comme tout le monde, un bon fond "à temps partiel seulement". C'est même pour cette raison que je souhaite - par exemple - voir Cantona sanctionné pour avoir accusé Didier Deschamps de racisme envers Benzema et Ben Arfa (en ne les sélectionnant pas).

Pourquoi le veux-je? Parce qu'il est interdit de dire n'importe quoi au-delà d'un certain quota, et parce que provoquer des discordes graves et injustifiées dans une période tourmentée, ça doit effectivement pour moi tomber sous le coup de la loi. Ce qui ne m'empêche nullement d'apprécier le Cantona comédien.

Les artistes vont devoir se mobiliser en 2018

Mais pour savoir en fait de quoi nous parlerons en 2018, il suffit de prendre la liste 2017 et de la poursuivre (pas nécessairement en justice). Dans le domaine caritatif, on sait ainsi que les artistes, quelle que soit la profondeur de leurs motivations, vont encore devoir se mobiliser, et des millions de bénévoles avec eux.

À écouter aussi

On salue l'engagement total d'Omar Sy en faveur des musulmans persécutés de Birmanie, cette minorité rohingya d'abord victime d'oppression, puis de suppression. Qu'il me soit seulement permis d'ajouter à la "Grande Internationale de la Souffrance" les chrétiens persécutés partout dans le monde (Nigéria, Irak, Libye, Égypte, etc).

France 2 prépare un téléfilm sur l'attentat du Bataclan

Mais à propos de souffrance, il sera hélas également beaucoup question en 2018 des familles des victimes des attentats du 13 novembre 2015, notamment des proches des jeunes disparus au Bataclan, morts "au champ d'horreur". Fallait-il en faire une fiction, dont le tournage vient de démarrer sur France 2 ? Et si tôt ? 

Impossible de se prononcer sans une profonde réflexion. Attendu qu'il sera question d'une histoire d'amour sur fond d'entraide, il est difficile de condamner une histoire intime s'inscrivant dans un contexte historique dramatique, qu'il s'agisse de 1915, 1945 ou, comme là, 2015.

Je ne peux évidemment pas être hostile à une fiction pudique

Isabelle Morini-Bosc

Je ne peux évidemment pas être hostile à une fiction pudique et je sais qu'avec Sandrine Bonnaire, elle le sera, faute de quoi elle n'aurait pas accepté le projet. Est-ce opportun en revanche de la faire si tôt ? Difficile de statuer, sachant qu'à tout moment il y aura des douleurs humaines qui s'en trouveront réveillées, parfois révélées. Mais ce sera forcément un hommage au personnel hospitalier ou militaire, aux bras tendus pour consoler ou soigner, à la vie malgré tout. Aux souffrances de tous. 

Je préfère parfois, je l'avoue, un téléfilm sobre à certains témoignages d'alors, comme ce père (certes sympathique) qui avait conduit son petit garçon (trop) tôt le matin devant ces mausolées floraux éphémères en lui expliquant avec emphase - devant toutes les caméras puis sur les plateaux-télé - que "le pouvoir des armes ne pourrait rien contre le pouvoir des fleurs". Tu parles.

Reste que les fictions ne sont pas seules à provoquer des frictions à France Télévisions. L'obligation pour le groupe de faire près de 50 millions d'euros d'économie en 2018 n'allège pas l'atmosphère, lourde comme une blague de Dieudonné.

Le CSA n'est pas une "décharge"

Si la tôlière Delphine Ernotte maintient par exemple Envoyé Spécial et Complément d’enquête en périodicité, elle va les réduire en durée. Voire en purée? Et donc en qualité, hurle la SDJ qui note déjà la perte de 6 postes sur 27. Mais vu la confusion ambiante liée aux diffusions mais aussi aux possibles fusions, restons-en là avant d'autres billets évidemment nécessaires sur le service public.

Comme le seront ceux consacrés au CSA. Si je me réjouis de l'existence de cette instance, qui est à mes yeux un garde-fou nécessaire, je suis toutefois attristée que trop de "bons citoyens" prennent le Conseil pour une "décharge", où il peuvent jeter, déverser tout et surtout n'importe quoi de haineux, le sommant ensuite de réagir, c'est-à-dire d'être "à-leur-botte" en leur donnant satisfaction.

C'est évidemment mal connaître l'indépendance du CSA mais si, petite idée comme ça, on l'autorisait à justement "contrôler-ceux-qui-veulent-tout-contrôler". Ne sanctionne-t-on pas, quelquefois, ceux qui font perdre du temps à la justice ? Le CSA pourrait s'en inspirer, non ? Pour dresser une "liste noire" des "tweeteurs" fous, ces maniaques de la conspiration, de la délation et de la demande de sanction ? Moi, ce que j'en dis.

La rédaction vous recommande

L’actualité par la rédaction de RTL dans votre boîte mail.

Grâce à votre compte RTL abonnez-vous à la newsletter RTL info pour suivre toute l'actualité au quotidien

S’abonner à la Newsletter RTL Info
En Direct
/

Bienvenue sur RTL

Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur

Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.

Bienvenue sur RTL

Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio

Je crée mon compte