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"Faut-il brûler les homos ?", la une polémique de "Maroc Hebdo"
Le magazine marocain a déclenché une vague d'indignation avec la couverture de son dernier numéro.
La libéralisation des mœurs au Maroc se fait difficilement. Après la récente condamnation de deux homosexuels, l'interdiction du film sur la prostitution Much loved, ou encore les poursuites contre Jennifer Lopez, un nouveau débat enflamme le pays ce vendredi 12 juin.
La dernière une de l'hebdomadaire Maroc Hebdo interroge : "Faut-il brûler les homos ?". "Le ministère de la santé appelle à la dépénalisation de l’homosexualité au Maroc. Certes, c’est un droit individuel. Mais, quid de la morale et des valeurs religieuses ?", se demande le magazine en couverture.
Une allusion à un récent rapport remis au ministère de la Santé marocain, qui préconise de dépénaliser l'homosexualité - toujours passible de prison dans le royaume.
Réactions courroucées
Le magazine n'est pas encore sorti, mais sa une, dévoilée sur Twitter et Facebook par Maroc Hebdo, suscite une avalanche de réactions indignées. Sur la page Facebook, des dizaines de commentaires dénoncent les propos "homophobes" du journal, qualifié de "torchon". Certains se demandent s'il faut "brûler Maroc Hebdo". D'autres appellent à signaler la page aux administrateurs de Facebook afin qu'elle soit bloquée.
Sur Twitter, de nombreux internautes rappellent que Maroc Hebdo s'était déjà fait remarquer, en novembre 2012, avec sa une sur "Le péril noir". "Des milliers de Subsahariens au Maroc. Ils vivent de mendicité, s'adonnent au trafic de drogue et à la prostitution. Ils font l'objet de racisme et de xénophobie. Ils posent un problème humain et sécuritaire pour le pays", écrivait alors l'hebdomadaire.
Face à un tel tollé, l'hebdomadaire a annoncé sur Facebook avoir décidé de retirer ce numéro de la vente vendredi soir. Se défendant de toute volonté de "sensationnaliste", le journal présente ses excuses à tous les lecteurs qui ont pu être choqués.
Sur Wikipédia, Maroc Hebdo est présenté comme "un hebdomadaire marocain d'informations générales (...) indépendant de tout parti, syndicat ou association". Le journal est dirigé par Mohamed Selhami, ancien journaliste à L'Équipe, RFI et Jeune Afrique.
