"France Télévisions va se constituer partie civile dans l'affaire Bygmalion et l'annoncera à son Conseil d'administration le 10 juillet", a-t-on expliqué chez France Télévisions ce vendredi 4 juillet, au lendemain de l'audition de son président Rémy Pfimlin comme témoin assisté par le juge Renaud van Ruymbeke.
L'ex-PDG du groupe Patrick de Carolis (2005-2010) a été mis en examen début avril pour favoritisme dans cette information judiciaire, distincte de celle sur les prestations et fausses factures de Bygmalion lors de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy.
L'actuel PDG Rémy Pflimlin, qui a succédé à Patrick de Carolis, a été entendu jeudi comme témoin assisté, statut intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen, avait annoncé le groupe audiovisuel.
"C'est une constitution de partie civile logique mais très tardive", a réagi auprès de l'AFP Me Pierre-Olivier Lambert, l'avocat du syndicat des médias SNPCA-CGC, qui avait déclenché l'affaire en portant plainte. "La vraie question, c'est que va faire le président de France Télévisions, qui est témoin assisté et donc en situation possible de conflit d'intérêts", a ajouté l'avocat.
Au centre de l'affaire, des contrats passés par le groupe avec Bygmalion à partir de fin 2008 pour des prestations de veille internet, gestion du courrier aux téléspectateurs ou de communication. Or, l'un des fondateurs de Bygmalion, Bastien Millot, avait été directeur de la communication auprès de Patrick de Carolis jusqu'en 2008, année où il prit un congé sabbatique avant son départ définitif en 2010. Certains contrats se sont poursuivis sous la présidence de Rémy Pflimlin jusqu'en 2013.
Proche de Jean-François Copé, pour lequel il avait travaillé dans des ministères jusqu'en 2005, Bastien Millot a été mis en examen pour recel de favoritisme.
Dans ce dossier, l'ancien secrétaire général du groupe, Camille Pascal, devenu ensuite conseiller à l'Elysée sous Nicolas Sarkozy, a aussi été mis en examen pour favoritisme. Lors d'une confrontation dans le bureau du juge, fin mai, Patrick de Carolis et Camille Pascal se sont renvoyé la responsabilité des contrats, selon une source proche du dossier. Mais la position de Patrick de Carolis s'est compliquée avec des révélations du Point selon lesquelles il avait lui-même été rémunéré, après son départ de France Télévisions, par la société Bygmalion.
Selon une source proche du dossier, Patrick de Carolis a reconnu dans le bureau du juge, fin mai, que ces prestations avaient donné lieu à 120.000 euros de rémunération. Il s'agissait de prestations pour la création d'une chaîne de télévision en Picardie et sur la naissance d'un musée au Cannet (Alpes-Maritimes), fief de la députée-maire UMP Michèle Tabarot, proche de Jean-François Copé.
France Télévisions Publicité (FTP), régie publicitaire du groupe audiovisuel, avait aussi annoncé, en juin, avoir conclu plusieurs contrats avec Bygmalion entre 2009 et 2012, qui totalisent selon Le Canard enchaîné près d'un million d'euros.
Bienvenue sur RTL
Ne manquez rien de l'actualité en activant les notifications sur votre navigateur
Cliquez sur “Autoriser” pour poursuivre votre navigation en recevant des notifications. Vous recevrez ponctuellement sous forme de notifciation des actualités RTL. Pour vous désabonner, modifier vos préférences, rendez-vous à tout moment dans le centre de notification de votre équipement.
Bienvenue sur RTL
Rejoignez la communauté RTL, RTL2 et Fun Radio pour profiter du meilleur de la radio
Je crée mon compte