Il y a quelque chose de pourri au royaume d'Hollywood. Les rois deviennent
des gueux et ceux qui les courtisaient leur crachent au visage. Comme Woody
Allen, dont le dernier film sort aujourd'hui, ça s'appelle Wonder Wheel (la
Grande Roue). Presque tous vos journaux en parlent, et pas seulement pour en
faire la critique, mais parce que c'est peut-être vraiment son dernier film.
Le
réalisateur est accusé d'abus sexuels. Depuis 25 ans, sa fille adoptive Dylan
Farrow affirme qu'il l'a agressée lorsqu'elle était enfant, et elle l'a répété
ces derniers jours. Depuis, c'est la curée.
Une anecdote en dit long, c'est Libé qui la raconte. Sur les DVD de Wonder
Wheel qui ont été envoyés aux Oscars, il y a bien sûr le nom de tous les
acteurs, les techniciens, même la maquilleuse. Mais pas celui du réalisateur...
Gommé Woody Allen, comme on a gommé Kevin Spacey du dernier Ridley Scott.
Alors
Le Parisien s'interroge : "doit-on boycotter le cinéma de Woody Allen ?" Éternel
débat sur l'artiste et son oeuvre. Aux États-Unis, c'est la guerre des
tranchées. Plusieurs acteurs, dont Nathalie Portman, ont déclaré qu'ils
croyaient Dylan. D'autres comme Colin Firth ont fait savoir qu'ils regrettaient
d'avoir tourné avec Woody Allen. Et les acteurs de son dernier tournage, Un jour
de pluie à New York, ont annoncé qu'ils reverseraient leurs salaires aux
victimes de harcèlement sexuel.
Il y a peu de temps encore, ils étaient tous prêts à baisser leurs salaires
pour travailler avec le maestro. Quelques voix s'élèvent malgré tout pour le
soutenir, notamment son ancienne muse Diane Keaton ou Alec Baldwin. Il y a 25
ans, deux enquêtes ont été classées sans suite, faute de preuves. Rien de plus
depuis. Mais la donne a changé.
Nouvelle donne aussi en Allemagne : ce mercredi 31 janvier, c'est jour de grève. Grève
chez Siemens, Daimler ou Porsche, 250 entreprises en tout. Grève des métallos à
l'appel du puissant syndicat IG Metall. Ce qu'ils réclament, c'est tout
simplement la semaine de quatre jours, ou au moins la possibilité de réduire son
temps de travail à 28 heures, pendant deux ans, et avec la garantie de revenir à
35 heures ensuite.
Travailler moins et gagner moins, sauf pour les travailleurs
postés, et pour ceux qui ont un enfant à charge ou un proche dépendant. Le
patronat est vent debout, mais les salariés ont la main.
L'Allemagne est en bonne santé économique, les carnets de commandes sont
pleins, le taux de chômage a de quoi faire rêver de ce côté du Rhin : 5,7%. Et
les entreprises manquent de main-d'oeuvre qualifiée, ça change tout. Il y a 25
ans, Volkswagen passait à la semaine de quatre jours pour partager le boulot qui
manquait.
Aujourd'hui, il y a du boulot, mais on se dit qu'il n'y a pas que ça
dans la vie. Les jeunes générations ne veulent plus perdre leur vie à la gagner.
IG Metall l'a bien compris et surfe sur la vague. Les 35 heures arrachées dans
les années 1980 ne suffisent plus, ou plutôt, c'est devenu trop, en tout cas à
certains moments de la vie.
Le discours du syndicat est limpide : la flexibilité, ça marche dans les deux
sens. On a fait des efforts pendant la crise de 2008, maintenant c'est à vous de
jouer. Donnant donnant. Et le syndicat va jusqu'au bout de sa logique : au terme
de cette grève, un accord rendrait aussi possible une augmentation du temps de
travail. Et ça n'a pas l'air d'être un problème. De quoi bousculer les
certitudes françaises. Dossier complet à lire dans Libération.
Le scandale du jour : trois services de renseignement n'ont pas suffi à empêcher le meurtre du père Hamel. C'est le Canard Enchaîné qui met les pieds dans la mare. Avant l'attentat de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016, la direction du renseignement de la préfecture de police de Paris avait repéré Adel Kermiche sur la messagerie cryptée Telegram.
Mais la Direction du
renseignement militaire était aussi sur le coup. Elle a même produit trois notes
les 22, 25 et 26 juillet, autrement dit le jour même de l'assassinat du prêtre.
Cette prose estampillée "secret défense" a été envoyée à une cellule discrète
baptisée "Allat", du nom d'une déesse syrienne. "Malheureusement, explique le
Canard, la première note est rédigée un vendredi, veille de week-end au coeur de
l'été. Donc elle n'est pas lue immédiatement. La deuxième non plus, notez bien,
et pourtant c'est un lundi. Et lorsqu'un responsable découvre enfin sur sa
messagerie la troisième note, il est trop tard. Kermiche est sur le point de
passer à l'acte."
Mais ce n'est pas tout ! Selon le Canard, un troisième signal d'alarme avait
été lancé. Dès le 21 juillet, le service central du renseignement territorial a
lui aussi pondu une note transmise à tous les services de police, et à la
fameuse cellule "Allat".
Elle prévient qu'un individu appelle à commettre des
attentats en France, notamment dans les lieux de culte. Mais personne n'active
la procédure d'urgence. Les informations se perdent dans les méandres du
renseignement français. En effet, il existe quatre cellules de coordination sur
le terrorisme. Mais aucune pour les coordonner entre elles...
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