Parler d'amour, c'est universel. Éternel. Avec ceci d'original, ici qu'il s'agit d'une recherche d'un amour platonique. C'est dans cette aventure singulière, et vous allez le voir, terriblement risquée que se lance notre personnage principal, Jean, interprété ici par l'immense Michel Fau. Jean est un industriel, marié, mais suffisamment déçu par sa femme pour chercher l'amour ailleurs, mais pas assez fatigué de la vie conjugale pour oser s'en séparer. Il va prendre une maîtresse, ça paraît simple.
Non. C'est un original, un excentrique de l'adultère. C'est une déesse qu'il veut aimer, il ne veut pas l'aimer, il veut l'adorer, la vénérer, la sublimer. Le rôle échoit à Juliette, interprétée par Pascale Arbillot. Juliette est mariée elle aussi, jeune et jolie, et elle adore son mari. Cela ne gêne pas Jean, mais pas du tout, au contraire !
Jean a rencontré Juliette en cure à Divonne-les-Bains dans la clinique du docteur Guêpe. Après quelques présentations inusuelles, et passées les premières surprises de la dame, les deux curistes ont scellé leur accord. A savoir, il va lui écrire, lui écrire son amour, elle n'aura rien à faire d'autre que de le lire. Jean retourne chez lui, à Paris, dans une forme éclatante. Chez lui où l'attend sa femme, Germaine jouée par Léa Drucker.
L'enquiquineuse que c'est cette Germaine ! Mais Jean est heureux. Il envoie ses lettres à Juliette qui est enchantée. Tellement ravie qu'elle veut faire partager sa joie à son mari, Pierre Cassignard, qui devant l'engouement de sa femme, et malgré la chasteté de cette relation ne peut s'empêcher d'en concevoir de la jalousie.
Voyez-vous ça ! Les hommes ne comprennent rien, décidément. Rien du tout. Il exige qu'on cesse ce petit jeu. Juliette est dans le désarroi. Est-ce que ce sont les lettres de Jean ou l'attitude de son mari qui lui ouvre les yeux. En tout cas, elle n'est plus très sure des sentiments qu'elle porte à son mari. Le ver est dans le fruit. Elle est amoureuse.
Jean a donc gagné. Mais non ! Ça ne l'arrange pas du tout. Il ne voulait pas qu'elle tombe amoureuse de lui ! Il voulait un amour pur, sans la vanité d'être aimé en retour.
La pièce d' André Roussin se découvre avec une belle férocité. C'est un marivaudage exquis, mais du Marivaux version 1963. La mise en scène de Michel Fau met en exergue avec une grande intelligence : en ne cherchant pas à actualiser la pièce, en laissant visibles les rides que ce texte a naturellement pris avec le temps, il éclaire notre époque, nos mœurs actuelles. Du coup, les acteurs se régalent : Léa Drucker, Pierre Cassignard, Pascale Arbillot et Michel Fau, s'amusent comme des fous.
C'est au théâtre de l'œuvre à Paris pour Un amour qui ne finit pas. Le bon théâtre non plus ne finira jamais.
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