Croyez-vous en la magie ? Que la réponse soit oui ou non, le premier jour du festival Solidays installé jusqu'au 29 juin à l’hippodrome de Longchamp relevait de l’enchantement.
Les premiers des 170.000 festivaliers attendus ce weekend ont inondé les accès du site dés 15 heures. Les plus ponctuels d’entre-eux ont voulu s’offrir un emplacement de choix pour leur tente. Les plus insouciants, arrivés plus tard, se sont quant à eux rappelés les files d’attente un jour de pointe à Disneyland.
Qu’à cela ne tienne, si se mettre dans le bain des Solidays met un peu de temps en raison de l’affluence, une même musique sonne aux oreilles des festivaliers dès qu’ils entrent : celle des journées prolongées qui accompagnent l'été, comme un petit air de vacances et de lâcher prise.
Si c'est le philanthrope et ex-patron de Microsoft Bill Gates qui a ouvert le festival, c'est bien le quatuor rock français Bel Plaine qui a lancé les hostilités. le groupe lauréat du prix Paris Jeunes Talents 2013 est un des premiers programmés au chapiteau César Circus. Les parisiens insufflent à la foule une naïveté communicative. Des airs connus mais efficaces qui invitent à la détente.
Sur la scène Dôme à lieu le premier gros coup musical du festival. C’est Breton, un groupe de rock anglais. Depuis maintenant deux ans les londoniens ont fait leur trou dans le milieu de l’indie electro-appuyée. Pourtant habitué des festivals, le groupe revêtait ce vendredi des airs surpris et émotifs devant les échos positifs de la foule. En confiance, la bande de Roman Rappak a tout bonnement décidé de supprimer au public son libre arbitre, le forçant à convulser d’énergie sur son final mitraillé de basses éclatantes.
La force des Solidays réside dans sa programmation bigarrée, prompte à faire cohabiter des individus d'obédiences musicales différentes autour de têtes d'affiches au dénominateur commun peu évident. À l'instar de cet homme filiforme, accoutré d’une casquette fluo et de lunettes zebrés, qui n’aurait pas sa place ailleurs qu’à la “Green Room”, bulle clubbing du festival, où le DJ biarrot-parisien Synapson délivre sa définition du groove. Cent mètres plus loin, la chanteuse Hollysiz - ou Cécile Cassel, soeur de Vincent - s'époumone dans un rock aguicheur à l'impact efficace pour habiter le public.
Il y a aussi une place aux Solidays pour les moins prévoyants. Le problème est qu’ils étaient nombreux. L’attente devant les distributeurs automatiques de billets durait une bonne demi heure. Le stand pour recharger gratuitement son téléphone était lui aussi pris d'assaut.
Loin de ces considérations matérielles, Jésus vient de rater le show irrestible de Chinese Man. Auto-prénommé ainsi en raison de son déguisement mi-barbe mi-toge immaculée, il invoque les embouteillages qui l’ont empêché d’arriver plus tôt “J’ai mis 3 heures pour aller de Paris à Paris !” glisse-t-il tout sourire malgré tout.
Il est 21 heures. Le collectif français de hip-hop Chinese Man a tout juste terminé de fêter les 10 ans de son label Chinese Records à Longchamp: “On surtout content de voir combien le label a grandit et a su est rester indépendant après toutes ces années” ont expliqué les membres du groupe.
Quelqu’un qui avait entendu la météo avait osé dire plus tôt dans l’après-midi que la pluie allait montrer le bout de son nez. Une mauvaise blague qui ne s’est par chance pas vérifiée. La nuit quant à elle ne tombera qu’après - M - alias Mathieu Chedid. L'artiste était sur la scène Paris à 22 heures.
C’est là que s’est déplacé le centre de gravité du festival le temps d’une heure. Chacun sait combien les performances du “Machistador” sont grandioses. L’homme a partagé son plaisir d’être si bien accueilli pour la énième fois aux Solidays. Mémorable : son mixe des tubes Can’t Touch This de MC Hammer, Jump de Kriss Kross et Killing In The Name de Rage Against The Machine qui a cloué l’assemblé avant qu’il n’entame son Complexe du Corn-flakes. Le spectacle a tenu ses promesses.
La nuit tombée, les allers et retours des festivaliers se font d'un pas de plus en plus décidé entre les cinq scènes du site. En tout trente hectares à explorer. Dans le viseur : quelques bouchées des nombreux burgers, kebabs ou sandwiches proposés dans les dizaines de food truck qui jalonnent l’hippodrome.
Très attendu, le concert du rappeur Disiz, célèbre auprès du grand public pour le titre J'pète les plombs (2000), a accouché d'une souris. Le chanteur a livré un show bourré d'automatismes. Perdue dans l'attente du DJ Vitalic Vtlrz qui devait dynamiter l'atmosphère deux heures plus tard de quelques hymnes techno bien samplés, la foule de curieux qui s'est massée sous le chapiteau de la scène Domino va connaître un meilleur scénario.
Le trio parisien et bordelais Odezenne qui fait dans le bon rap, français, est en train de perfectionner ses réglages sons. La scène Domino sera leur antre à partir de minuit.
Actif depuis 2008, le groupe s'est imposé en filigranes sur la scène urbaine hexagonale, malgré des textes taillés pour tenir la dragée haute aux autres formation du même courant : "Tu dates assez comme Thalassa. Un flow passé en thalasso. J’ai tous les as, t’as pas de panache. J’suis l’étalon, t’es l’canasson" (extrait de Tu pu du cu).
Le phrasé rythmé ("flow" en Anglais) du rap d'Odezenne a de quoi rallier les personnes les plus réfractaires à leur style musical. Les textes sont de haut niveau, leur présence scénique en fini par être extravagante de sobriété.
Comme quasiment tous les artistes présents sur le festival, Odezenne place également son mot pour la bonne cause. À quelques minutes de la fin de son show, le trio lance son morceau je veux te baiser et le ponctue du message préventif de circonstance : “Baisez mais protégez-vous, bordel !”.
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