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"Millénium" : un 4e tome à la hauteur de la saga
Le tome 4 de "Millénium" écrit par David Lagercrantz est une vraie réussite à l'intrigue haletante et qui a su rester fidèle au style du défunt Stieg Larsson.
Certains ont décidé de boycotter Millénium 4 avant même de l'avoir lu en raison de la polémique autour de l'héritage de Stieg Larsson. Ces réfractaires ont eu tort. Ils sont passés à côté d'un très bon polar et d'une suite tout à fait digne de la saga Millénium. David Lagercrantz, l'écrivain choisi pour remplacer Stieg Larsson et l'auteur de ce quatrième tome intitulé Ce qui ne me tue pas, a confié avoir été obsédé par l'intrigue tout au long de la conception du livre. Il écrivait en "maniaco-dépressif". Sa folie passagère a eu du bon, du très bon.
De la tension au cœur d'une actualité fiévreuse
La tension habite les personnages et l'intrigue de Millénium 4 du début à la fin. L'auteur réussit à créer cette dynamique entraînante depuis les premières pages où le lecteur découvre ce mystérieux chercheur, exilé aux États-Unis, de retour en Suède pour récupérer son enfant autiste de 8 ans. Dans les couloirs d'un Millénium en faillite (la revue où travaille Mikael Blomqvist), au siège de la NSA (l'agence de surveillance américaine) piratée ou dans les mailles d'un réseau mafieux et criminel, la tension ne retombe pas un seul instant.
Les protagonistes, Lisbeth Salander et Mikael Blomqvist, pataugent dans une actualité brûlante qui parlera forcément au plus grand nombre. David Lagercrantz, très bien documenté sur la NSA, le hacking, l'intelligence artificiel et même l'autisme, parvient à embarquer le lecteur dans une intrigue très crédible sans fausse note et sans nous étouffer sous un amas d'informations. Le mélange des genre entre l'affreuse réalité de la presse vouée à la faillite, le milieu de l’espionnage et le monde criminel rend inexistante toute sensation d'ennui.
Un style dans les mots de Stieg Larsson
Ce qui surprend le plus à la lecture de ce quatrième tome est la fidélité stylistique de David Lagercrantz à Stieg Larsson. L'ex-journaliste avait confié à RTL être doué pour reprendre les mots des autres. Selon lui, "toute histoire a un point de départ et mon point de départ était d'absorber le monde (de Stieg Larsson) dans mon système", avait-il déclaré lors de différentes interviews. On retrouve ainsi une intrigue complexe, comme les aimait Larsson, bercée par des équations mathématiques infaisables (sauf pour Lisbeth) et de nombreuses histoires parallèles.
David Lagercrantz reprend le même schéma et brosse plusieurs destins avec succès. Le plus captivant reste celui du petit enfant autiste, fils d'un éminent chercheur et qui pourrait être très utile à la résolution d'un meurtre. L'ex-journaliste suédois a dépeint dans ce tome 4 une grande majorité de femmes brisées mais aussi la société suédoise pas toujours modèle. David Lagercrantz n'a pas non plus trahi les thèmes chers à Stieg Larsson : le besoin de transparence dans tous les domaines, l'exploitation sexuelle des femmes, la cupidité des puissants et l'injustice.
Le plaisir de retrouver le duo Salander/Blomqvist
Les fans l'attendaient au tournant. Qu'allait faire David Lagercrantz du tandem Lisbeth Salander/ Mikael Blomqvist ? L'auteur de ce 4e tome a confié avoir lu et relu des dizaines de fois la trilogie de Stieg Larsson pour rester fidèle à l'esprit des bouquins. Quelques années après les avoir quittés, les deux protagonistes ont un peu vieilli mais leur caractère n'a pas changé. Lisbeth est toujours le petit génie sauvage qui se laisse mourir de faim et boit jusqu'à l'ivresse avant de s'écrouler toute habillée sur son lit.
Mikael Blomqvist est resté ce journaliste d'investigation dont le flair le mène au scoop. Personnage revêche, amateur de belles femmes, il sirote son café après avoir passé la nuit à lire un polar d'Elizabeth George. Le couple semble être identique à celui qui vivait sous la plume de Stieg Larsson. David Lagercrantza a surtout été fasciné par Lisbeth. Il lui a inventé de nouveaux secrets, un énième site à hacker, un nouveau combat contre son passé et une nouvelle manière de montrer tout son courage et toute sa fureur.
