Mélissa Theuriau jurée d'un festival pour la première fois

Le dixième Urban Film Festival s'est déroulé du 5 au 7 juin, à Paris. Les films en compétition, qui concouraient dans quatre catégories (documentaire, performance, fiction et animation) ont été projetés sur le grand écran du cinéma Etoile Lilas, dans le XXème arrondissement de la capitale. Le jury était présidé par la styliste Agnès B, elle-même très engagée dans l'univers de l'image et des cultures urbaines (elle travaille actuellement à la création de La Place, structure de 3000 m² dédiée à la culture hip-hop, au cœur du quartier des Halles de Paris). Ce festival consacré aux différentes expressions de la culture urbaine est parrainé par Jamel Debbouze depuis sa création. Et cette année, il comptait pour la première fois dans son jury son épouse, Mélissa Theuriau.

Une productrice engagée

La journaliste a créé en 2008 une société de production, 416 Productions, dédiée au reportage et au documentaire. Elle a pris très à cœur ce rôle de jurée que l'équipe du festival lui a confié. Mélissa Theuriau nous a fait part de ses impressions et s'est expliquée sur ce qu'elle considère désormais comme sa véritable mission professionnelle.

L'Urban Film Festival : dix ans d'engagement pour les cultures urbaines

François Gautret est fondateur et directeur artistique du festival. Il fait le bilan de ce dixième anniversaire et envisage les dix prochaines années.

9 films se disputaient le prix du meilleur documentaire

Comme Mélissa Theuriau l'a elle-même évoqué, difficile de trancher entre la plupart des courts-métrages documentaires présentés lors de cette compétition. Plusieurs avaient retenu l'attention des spectateurs et des professionnels présents samedi 6 juin, chacun témoignant dans un style très affirmé de la complexité et de la richesse du thème du festival.

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Dans Boulevard Movie, Jean-Marc Barr, la star du Grand Bleu, arpente la rue de Belleville en dialoguant avec des passants : un homme qui ne sort quasiment pas de chez lui, hanté par l'idée d'une possible troisième guerre mondiale, une femme en larmes, blessée par le jugement porté sur elle par quelqu'un qui trouvait qu'elle avait "l'air conne avec ses lunettes", ceux qui utilisent le porte-voix mis à disposition par l'équipe du film, sur un trottoir, pour interpeller des inconnus, déclamer, chanter...Dans la même veine, plus truculent, 32 Boulevard Magenta donne la vedette à une coiffeuse qui a un avis bien tranché sur tout. Un langage cash. Une Arletty qui donne à son quartier des airs d'Hôtel du Nord.

Oui, je crois que Dieu fait du krump et c'est le meilleur.

Un des jeunes krumpers du film "Praises"

Le film Praises (Louanges) nous plonge dans un tout autre monde. Percutante rencontre de jeunes adeptes du "krump", une variante particulièrement expressive de street dance, où la rapidité de l'enchaînement des gestes va de pair avec un fantastique jeu de mimiques du visage, très théâtral, très puissant. Parfois proche du style de Michael Jackson. On ne se limite pas à une performance des corps. Le visage se livre à une véritable symphonie d'expressions libératrices : se libérer de la colère en soi qui pourrait faire commettre des actes de grande violence. Sans doute le plus « scotchant ».

Exorciser la violence qui monte en soi

Sans Frontières, de Gabriel Rizzo, a le mérite de synthétiser une grande partie des thèmes fédérateurs de la culture urbaine. Un champion de break dance rencontre un capoeiriste. La capoeira est cet art, mi-danse, mi-sport de combat, né au Brésil jadis. Les passages consacrés aux performances en duo entre les deux danseurs sont très beaux et émouvants, effet renforcé par le noir et blanc de ces séquences.

Le palmarès du 10ème Urban Film Festival

Pour le palmarès du 10ème Urban Film Festival, le jury présidé par Agnès B a finalement consacré près d'une dizaine d'artistes et réalisateurs, à l'issue d'une compétition très disputée. Tous les films primés seront à nouveau projetés le 17 juin prochain, au Carreau du Temple, à 20h30 (accès libre).

Sans la danse, sans la volonté de se dépasser et de se mesurer à l'autre dans une démarche artistique positive, le danger persiste de sombrer dans le désespoir et la délinquance. Un discours globalement commun à tous les films présentés. Il reste au cœur des motivations des acteurs de la culture urbaine. C'était bien entendu celui d'un autre festival, organisé parallèlement à l'Urban Film, le Festival Danse Hip Hop Tanz 2015, à l'initiative de Moov'n Aktion.