C'est quand Halloween ? "Massacre à la tronçonneuse" revient au cinéma

Massacre à la tronçonneuse est le film d'horreur par excellence. Quarante ans après sa sortie traumatisante dans les salles obscures, le thriller signé Tobe Hooper est de nouveau à l'affiche mercredi 29 octobre dans une version restaurée.

Une aura mythique entoure le long-métrage d'horreur qui raconte la folie meurtrière d'un psychopathe armé d'une tronçonneuse. Cinq jeunes gens traversent le Texas en minibus, tombent en panne d'essence et demandent de l'aide dans une ferme isolée, qui se révélera habitée par une famille de dégénérés. L'histoire peut sembler banale mais personne avant Tobe Hooper n'avait montré l'Amérique profonde de manière si terrifiante. 

Le film d'horreur s'offre mercredi une seconde sortie au cinéma dans les règles de l'art et à priori sans perturbation. Massacre à la tronçonneuse avait été présenté lors de la Quinzaine des réalisateurs du festival de Cannes. D'abord interdit au moins de 16 ans, il est brièvement distribué en France en 1974 avant d'être interdit en 1975. Il ressort, interdit au moins de 18 ans, en 1981. En Angleterre, Massacre à la tronçonneuse a été complètement banni des écrans jusqu'en 1999. Aux États-Unis, le film a reçu une interdiction au moins de 17 ans.

Le film a mis à nu les cauchemars de l'Amérique profonde

Laurent Aknin

Pourquoi avoir pris des mesures si extrêmes ? Son réalisme aurait extrêmement choqué à l'époque. "C'est un film très réaliste, qui a un côté Amérique profonde et où le spectateur se dit: 'Ça pourrait arriver'", indique Alexandre Prot, co-créateur d'un site de film d'horreur, Les Ingoruptibles. "Image crade, avec un grain énorme tourné en 16 mm, le film a mis à nu les cauchemars de l'Amérique profonde et adopte un parti pris d'ultraréalisme", ajoute Laurent Aknin, critique et auteur du livre Les Classiques du cinéma bis (Nouveau monde éditions).

Il est plus violent par son atmosphère (...) que par ce qu'il montre

Alexandre Prot

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Finalement le plus choquant n'est pas tant le sang que l'ambiance insoutenable qui se dégage des images filmées par Tobe Hooper. "Il est plus violent par son atmosphère, par le profond sentiment de malaise qu'il diffuse, que par ce qu'il montre", explique Alexandre Prot.

Massacre à la tronçonneuse aurait cristallisé tous le mal-être de la société américaine de l'époque. "C'est la fin du Flower Power, l'Amérique est traumatisée par la guerre du Vietnam", indique Jack Parker, pseudo de l'animatrice du Blog Horreur. À l'image des jeunes gens des années 1970 envoyés dans l'enfer du Vietnam, les héros du film plongent dans l'enfer de cette ferme isolée.

Tout le monde me détestait sur ce film. Mais c'était nécessaire

Tobe Hooper

Même le tournage du film d'horreur est culte. À peine âgé de 30 ans, Tobe Hooper parvient à créer une ambiance d'hystérie sous la chaleur étouffante du Texas. Tobe Hooper a récemment reconnu s'être comporté "comme un monstre" avec son équipe d'acteurs amateurs. "Tout le monde me détestait sur ce film. Mais c'était nécessaire", a-t-il confié dans un entretien au magazine Sofilm. 
Selon la légende, Gunnar Hansen, l'interprète du tueur à la tronçonneuse, était très isolé lors du tournage. Pour s’imprégner de son personnage, il a côtoyé des handicapés mentaux et a observé leurs faits et gestes. 

De vrais os comme décor

Les prises de vue ont duré un mois au lieu de sept jours et se sont révélées très intenses. L'héroïne Marilyn Burns s'est blessée lors d'une scène où elle tente d'échapper au tueur. C'est son propre sang que l'on aperçoit. Le réalisateur a également choisi d'utiliser de vrais os pour le décor. Que l'on se rassure, il s'agissait de carcasses d'animaux. Même 40 ans après,  Massacre à la tronçonneuse rediffusé à partir du 29 octobre s'annonce toujours aussi palpitant. Et "quand vous aurez finit de crier, vous en parlerez", promettait la bande-annonce de l'époque.