Les livres ont la parole : "Mes héroïnes", volume 2, de Douglas Kennedy

Les éditions Omnibus republient l'intégrale de l'oeuvre de Douglas Kennedy, en plusieurs volumes. L'occasion de revenir avec le romancier américain sur 20 ans d'écriture et de succès mais aussi sur son attachement à la France et à Paris, plus que jamais sa ville de coeur après les attentats du 13 novembre.

Le deuxième volume, intitulé Mes Héroïnes (29 euros), rassemble 3 romans consacrés aux femmes. Et pas des moindres : La poursuite du bonheur, Une relation dangereuse et Les Charmes discrets de la vie conjugale. L'occasion de revenir avec Douglas Kennedy sur 20 ans d'écriture et de succès mais aussi, en ce début d'année, sur le lien qui l'unit à la France et à Paris, sur la façon dont il a vécu les terribles évènements qui ont marqué 2015 dans la capitale et sur ses souhaits pour 2016. 

Je n'ai jamais pensé que j'allais marcher commercialement

Douglas Kennedy

"Tout le monde écrit pour l'argent. Au début de ma carrière, je n'avais aucune idée si j'allais avoir du succès, se souvient Douglas Kennedy. Tout a changé avec L'homme qui voulait changer sa vie. Mais la vérité, c'est que je n'ai jamais pensé que j'allais marcher commercialement. Si on regarde mon oeuvre, chaque roman de Douglas Kennedy est complètement différent des autres. Si j'étais obsédé par le succès commercial, j'aurais écrit le même roman." Pour Douglas Kennedy, le "destin d'un écrivain" est "la lutte contre le doute" inhérent au processus d'écriture. 

Paris, ville "libre et sensuelle"

Américain, Douglas Kennedy habite à Paris depuis longtemps, dans le 10e arrondissement, touché par les attentats du 13 novembre, quartier qu'il décrit comme multiculturel et convivial La veille, l'écrivain était en face du Petit Cambodge, l'un des restaurants où a eu lieu une fusillade, mais devait partir de la capitale le vendredi. "Je me sentais un peu coupable d'être en-dehors de la France. J'aurais préféré être ici", regrette-t-il sur RTL.

"J'espère que tout le monde est personnellement touché, parce que c'est contre une vie libre, une société progressiste comme la France ou les États-Unis, en-dehors du Parti républicain. Mais aussi, le fait que le 10e est un quartier hyper multi-culturel, insiste l'écrivain. Je vis dans une rue assez populaire, assez bobo. Il y a une synagogue à côté, une mosquée, des HLMs. On voit des gens africains, arabes, des Français, des étrangers. Ça, c'est Paris. Franchement, c'est un quartier chaleureux. On connaît tout le monde là-bas."

Paris est une cible à cause du fait qu'on a une vie libre ici, une vie sensuelle

Douglas Kennedy

"La tragédie fait que Paris est une cible à cause du fait qu'on a une vie libre ici, une vie sensuelle, estime Douglas Kennedy. La sensualité, c'est un aspect de la vie française et parisienne que j'adore. Paris reste un des grands centres intellectuels du monde, où on peut échanger des idées, discuter sans armes et sans des choses manichéennes." 

Pour Douglas Kennedy, il est urgent que la France "garde ses valeurs", notamment celle de tolérance. "Il faut garder nos libertés et comprendre qu'un dialogue constant, c'est la marque de la civilisation occidentale, insiste l'écrivain originaire de New York. Le problème, c'est qu'on est contre des gens qui ne discutent jamais. Mon espoir pour 2016 c'est que ce ne sera pas 2015."

Le coup de cœur du libraire :

Béatrice Leroux de la librairie Gibert Jeune à Paris : La France en automobile d'Edith Wharton, édité au Mercure de France. 

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