"Le Livre des Baltimore" de Joël Dicker, un grand roman sur la fragilité des destins

Il y a 3 ans, à la même époque, Joël Dicker était un jeune homme quasiment inconnu. En quelques semaines, son roman La vérité sur l'affaire Harry Quebert allait devenir un phénomène d'édition, couronné du Grand Prix de l'Académie française et du Goncourt des lycéens avant d'être traduit dans plus de 40 langues et vendu à 3 millions d'exemplaires. Aujourd'hui voici venu le temps du roman d'après, Le Livre des Baltimore. "Quand mon précédent roman est paru, et qu'il a eu un succès immense, on m'a dit que ça serait unique. Je me demandais comment j'allais me sentir avec ce nouveau livre... Et c'est aussi fort, l'excitation, la joie de savoir que ce livre paraît aujourd'hui. Ce n'est pas aussi nouveau, mais c'est tout aussi fort", s'enthousiasme Joël Dicker au micro de RTL.

Les 470 pages du roman sont construites sur un remarquable suspense. Il annonce la couleur dès le prologue titré Un mois avant le Drame, avec un D majuscule. D'emblée, il prouve une nouvelle fois son talent à piéger le lecteur avec ce drame, ressassé tout au long du livre à la manière d'un insoutenable compte à rebours. Les indices seront distillés par petites touches et la vérité, révélée à la toute fin.

Le retour de Marcus Goldman

L'autre surprise pour les lecteurs, c'est le retour du narrateur de L'affaire Harry Quebert, Marcus Goldman, devenu écrivain à succès. Il ne s'agit pas pour autant d'une suite. Ici Marcus Goldman raconte l'histoire de sa famille. D'un côté l'oncle et les cousins de Marcus, les Goldman de Baltimore, riches, brillants, fascinants, de l'autre les parents de Marcus, foyer banal de la middle-class jusqu'au Drame, donc, qui va tout bouleverser. Le Livre des Baltimore est un grand roman sur la chute, la fragilité des destins, qu'il s'agisse d'individus ou de familles. "Je ne sais pas si la chute est une hantise, mais elle me fascine. On passe du temps à construire une vie basée sur la réussite ou l'argent, mais au fond l'argent n'existe pas vraiment et peut s'évaporer du jour au lendemain. Il y a une folie à se dire que ce qui construit notre monde est sur un socle instable", détaille Joël Dicker.

Quand on est enfant, on rêve, on va très loin et on perd ces capacités en devenant adultes

Joël Dicker

L'un des éléments qui va précipiter le Drame dans Le Livre des Baltimore, c'est la jalousie. "C'est un sentiment très intéressant. On voit quelqu'un, on s'imagine qu'il est plus heureux et ça nous renvoie à tout un tas de hantises que l'on a personnellement. Et je trouve qu'aujourd'hui, avec les smartphones, il y a une envie de créer une jalousie chez l'autre", lâche l'auteur. Il y a une grande nostalgie de la jeunesse dans ce livre, c'est même plutôt surprenant pour un auteur de 30 ans. "C'est aussi la nostalgie du temps qui passe. Quand on est enfant, on rêve, on va très loin et on perd ces capacités en devenant adultes", regrette Joël Dicker.

Apprendre à écrire dans l'avion

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06/09/2025 à 08:00 - 09m07s

Depuis 3 ans, il n'a cessé de voyager pour assurer la promotion de La vérité sur l'affaire Harry Quebert. Pour rédiger Le Livre des Baltimore, il a dû s'adapter. "J'ai du apprendre à écrire dans le train, l'avion, l’hôtel, et j'ai surtout dû apprendre à écrire quand j'avais une heure, deux heures. Au début ce n'était pas simple mais je m'y suis fait", confie l'auteur, qui avait écrit ses précédents livres calmement chez sa grand-mère. Il garde la tête sur les épaules. "Je me rends compte que tout ce succès est fragile et ne tient pas à grand chose", tempère l'auteur. "Les livres, c'est la possibilité de s'inventer une autre vie, de sortir de son corps, de son esprit. C'est plus fort que le cinéma", sourit Joël Dicker. Son précédent roman est pourtant en lice pour une adaptation à Hollywood.

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