Le film franco-mauritanien Timbuktu d'Abderrahmane Sissako, chronique de la vie quotidienne dans le nord du Mali sous la coupe des jihadistes, a triomphé vendredi à la 40e cérémonie des César, au cours d'une soirée qui a voulu célébrer la liberté d'expression.
Timbuktu a reçu sept prix, dont les prestigieux trophées du meilleur film et meilleur réalisateur. "La France est un pays magnifique, parce qu'elle est capable de se dresser contre l'horreur, contre la violence, l'obscurantisme", a dit Abderrahmane Sissako, en référence aux immenses manifestations dans le pays qui ont suivi les attentats du 7 au 9 janvier à Paris.
"Il n'y a pas de choc des civilisations, ça n'existe pas. Il y a une rencontre des civilisations", a ajouté celui qui est devenu le premier cinéaste d'Afrique noire à recevoir le César du meilleur réalisateur.
"Il faut croire que l'Humanité est capable d'un sursaut" face à l'horreur, a-t-il encore dit devant la presse. "Le cinéma joue son rôle dans ce ce sursaut là et c'est merveilleux".
Le Premier ministre français Manuel Valls a salué samedi sur son compte Twitter le "sacre mérité" du film, soulignant qu'il fallait "résister à la barbarie".
La ministre de la Culture et de la Communication, Fleur Pellerin, a adressé ses "chaleureuses félicitations" aux lauréats et a déclaré dans un communiqué que "Dans un monde qui tend à s'uniformiser, la France fait entendre une autre voix, celle de la diversité de la création, de l'audace, de l'ouverture".
"Après l'épreuve que la France vient de traverser, le dialogue des cultures, la découverte de l'autre, la création sous toutes ses formes sont une réponse forte au sectarisme, à l'intolérance et à tous les fanatismes", a-t-elle ajouté.
Timbuktu, éclairage sur l'extrémisme qui trouve une résonance politique particulière dans l'actualité, est également en course pour l'Oscar du meilleur film étranger décerné dimanche.
Célébrant la tolérance face à l'obscurantisme, le film est inspiré de faits réels : le nord du Mali est bien tombé en 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda, qui en ont été chassés en grande partie par l'opération militaire "Serval", à l'initiative de la France.
Nommé à huit reprises, Timbuktu --qui a aussi reçu les César du scénario, du montage, du son, de la photo et de la musique--, était le grand favori de la soirée face à Saint Laurent de Bertrand Bonello sur la vie du couturier français, qui est reparti presque bredouille.
Film le plus souvent cité, avec dix nominations, il n'a remporté que le César des meilleurs costumes, éclipsé par le raz-de-marée Sissako.
Le monde a bien besoin en ce moment qu'on lui raconte des histoires, de belles histoires pour que le monde continue de croire en son humanité
Dany Boon
Dès le début de la cérémonie au théâtre du Châtelet à Paris, son président Dany Boon avait donné le ton, en soulignant que "en ces temps troublés, nous nous devons de montrer l'exemple et de faire preuve d'ouverture d'esprit, de tolérance, de respect, de générosité et d'amour". "Le monde a bien besoin en ce moment qu'on lui raconte des histoires, de belles histoires pour que le monde continue de croire en son humanité", a-t-il ajouté.
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